L’exposition de printemps de la gare Saint-Sauveur vaut vraiment le détour. En exposant des artistes contemporains africains, c’est tout un pan de l’Afrique qu’on ne connait que trop peu qui nous est donné à voir. Canon.
On voyage toujours un peu lorsqu’on va à Saint-Sauveur. Là, c’est en Angola qu’on se retrouve avec un vendeur à la sauvette érigé en roi, ou sur la place Jemaa Al Fna, avec les marchands de cigarettes ou les tatoueuses de henné. Dans l’hôtel Europa renommé Africa pour l’occasion, on visite un salon marocain fait de matériaux de récupération, avant de tomber nez à nez avec une galerie de photos sur l’apartheid en Afrique du Sud. On trouve un certain air de Basquiat dans des tableaux d’un artiste ivoirien, on se retrouve écrasé par les motif léopard qui recouvrent une salle entière.
La scène contemporaine africaine est riche, pétrie par les grands problèmes de son époque, engagée à plusieurs niveaux. Contre l’apartheid, pour la culture africaine, contre l’opposition constante entre l’Occident et le continent noir, pour les libertés civiques et la reconnaissances des souffrances des peuples. L’exposition montre tout ça.
La marque qu’a laissé l’esclavagisme, on le voit dans la ville en sucre (monnaie d’échange contre les esclaves). L’exploitation des ressources et des hommes par l’Occident, on la voit dans cette autre ville faite de médicaments, auxquels les peuples africains n’ont pas accès. L’alcoolisme qui touche les populations, on le ressent en regardant l’oeuvre faite de capsules de bouteilles d’El Anatsui, pièce maîtresse de l’exposition. Partout, on perçoit la fierté des artistes et les promesses qu’ils sont. A ne louper sous aucun prétexte, d’autant que c’est gratuit.
Afriques Capitales, à la gare Saint-Sauveur, boulevard Lebas. Du mercredi au dimanche, de midi à 18h30, jusqu’au 3 septembre.










