Des dizaines de portraits pour autant d’histoires. Humans of Lille est une simple page Facebook. Et un concentré de vies lilloises, rassemblées par Marion, Lilloise d’adoption, qui a fait de ses rencontres une manière de parler de ceux qui font la ville.
Marion, quand elle a démarré sa page en 2014, voulait rester dans l’anonymat pour mieux mettre en valeur ceux dont elle parlait sur sa page. « Mais maintenant, ça n’a plus d’importance. » Le succès de sa page (17 000 fans et des poussières), se suffit à lui-même.
«
Je suivais Humans of New York, et la démarche du mec me plaisait. Il était sans emploi, mais avait un appareil photo dans les mains. A ce moment-là, je venais de m’installer à Lille, et ça m’a semblé être une bonne manière de découvrir la ville. »
https://www.facebook.com/humansoflille/photos/a.294644060733045.1073741828.265163917014393/621168891413892/?type=3&theater
En photo, elle ne s’y connaît alors pas vraiment, mais se lance quand même. Elle sort dans la rue et va parler à des gens. Leur tire le portrait et publie le tout sur sa page Facebook. « Je ne pose jamais les mêmes questions, tout se fait au feeling. » Et les gens lui parlent, se laissent photographier. «
Au début, je ne voyais pas ce que je pouvais en tirer personnellement. Puis avec le recul, je me rends compte de la générosité des gens. Certains m’ont raconté des histoires bouleversantes. Je ne sais pas comment dire, c’est comme si on était un tableau vierge qui a besoin de se remplir des histoires des autres pour apprendre. »
Elle essaie de publier toutes les semaines, même si ce n’est pas évident. «
Mais je me suis prise au jeu, clairement. » Elle a fait plusieurs séries, sur les élèves de l’école de la seconde chance, sur les femmes, sur la communauté LGBT+. Des séries un peu plus engagées que d’habitude. «
C’est sûr qu’il y a un fil rouge, que tout ça fait écho à nos propres valeurs. Mais tous les portraits ne sont pas engagés. »
https://www.facebook.com/humansoflille/photos/a.294644060733045.1073741828.265163917014393/666210946909686/?type=3&theater