On l'a tous eue, cette sueur. Celle de ne pas valider sa carte, de voyager sans titre de transport, et de tomber sur un barrage de contrôleurs. Pour mémoire, l'amende, c'est 50 euros si vous payez tout de suite, 100 euros si vous payez plus tard. Dans ces moments là, on échafaude tous un plan pour arriver à s'en sortir. On a demandé au patron des contrôleurs les meilleures excuses données par les usagers. Et c'est fameux.
La plus courante
"J'ai changé de sac", ou de veste, ou de manteau. Bref.
"J'ai ma carte, mon abonnement, mais pas sur moi. Croyez moi."
L'excuse "C'est votre faute"
"La machine à tickets ne marchait pas."
"La machine n'accepte pas les billets de 100 euros."
"J'ai passé ma carte, mais rien ne s'est passé."
L'excuse "En retard"
"J'étais pressé, et je le suis toujours."
"Ma femme va accoucher, poussez vous !"
L'excuse zonzon
"Je sors de prison, je n'ai pas d'argent"
Philippe Baillais relativise, bien sûr. "C'est à l'appréciation des contrôleurs. Quand une excuse est humainement compréhensible, ils décident ou non de verbaliser. Bien sûr, il y a aussi ceux qui n'ont pas l'argent pour acheter un ticket. Mais il existe des abonnements pour les personnes en difficultés, il faut juste qu'ils soient au courant." Ce que le contrôleur déteste le plus : "Quand les gens voient les contrôleurs de loin et simulent un malaise. Ça nous oblige à appeler les pompiers pour rien."
Philippe Bialais a établi une sorte de typologie des fraudeurs. "Il y a les joueurs, qui font un calcul simple : s'ils ne paient pas l'abonnement mais se font contrôler de temps en temps, l'amende leur coûte toujours moins cher que l'abonnement. On contre ça en faisant des contrôles au même endroit, tous les jours à la même heure. Une amende, c'est acceptable pour les joueurs. Mais deux ou trois..."
Puis il y a ceux qu'il appelle "les arbitres". "Ils sont très loin de ceux qu'on imagine. Ce sont ceux qui trouvent qu'ils paient déjà assez d'impôts comme ça, ils ne vont pas en plus payer le métro !"