A Lille il y a plusieurs gros secteurs de fête intense : Massena-Solfé, Vauban, le Vieux-Lille et dans une moindre mesure, Wazemmes. Les gens sortent, festoient, vivent leur chouette vie, et les riverains ne sont pas contents. Alors les bars ont des horaires de fermeture moins avancés. Et les fêtards ne sont pas contents. Et dans tout ça, il y a la ville et la préfecture qui doivent arbitrer.
Le vaste et polémique sujet dans lequel on s'engouffre, dis. Dans le monde de la nuit et parmi les habitants de ces quartiers de fête, tout le monde a bien sûr un avis. Il y a ceux qui trouvent que la fête est bridée par les fermetures pas assez tardives des établissements, ceux qui n'en peuvent plus des jeudis, vendredis et samedis soir à dormir la tête sous l'oreiller. Puis il y a ceux qui ne surkiffent pas l'ambiance pas hyper "sécure" en sortant de boîte au petit matin.
"L'idée, c'est d'arriver à la moindre nuisance pour tout le monde : habitants, fêtards et commerçants", annonce Franck Hanoh, adjoint à la mairie de Lille chargé de la vie nocturne. "Mais quoi qu'on fasse, il y aura toujours des difficultés." La réputation festive de la ville est cependant à conserver, pour l'élu. "Depuis l'écriture d'une charte en 2002, la vie nocturne a pas mal changé", convient-il. Les gens ne se cantonnent plus à la fin de semaine pour aller boire des godets, pour commencer. "Mais beaucoup de bar sont fermés le lundi."
Constat a donc été fait qu'il fallait adapter la politique de la ville à ces nouvelles pratiques. "Il va falloir revoir les adéquations entre le rythme de vie des Lillois et les régimes qui régissent les fermetures des bars." Pour vous situer, la majorité des bars de la ville dépendent du régime général : minuit du mardi au jeudi, 1 heure le vendredi, 2 heures le samedi, 1 heure le dimanche. Et certains bars de nuit dépendant du régime dérogatoire avec des fermetures plus tardives, soit 1 heure du lundi au mercredi, 3 heures du jeudi au dimanche. Pour les boîtes, c'est fermeture à 7 heures pour tout le monde.
Dans les tuyaux de la mairie courent actuellement des grands projets de refonte de ces régimes. Franck Hanoh doit présenter un rapport prochainement à Martine Aubry et à la préfecture. Il a cet été visité plusieurs villes de France pour voir comment ça se passait par chez elles. "Je suis allé à Nantes, Rennes, Lyon, Nice et Paris." Il en a tiré des enseignements qu'il dévoilera prochainement et qu'on se fera un plaisir de relayer.