Un collectif lillois organise une collecte de protections hygiéniques pour les femmes à la rue
Lucie Delorme,
3 min de lecture
02 jan. 2019,
Lucie Delorme,
3 min de lecture
02 jan. 2019,
Si vous êtes une femme, vous devez savoir combien coûte une boîte de tampons. Pour tous les autres, sachez que ça coûte à peu près un bras par an. Et les femmes qui vivent dans la rue n'hésitent souvent pas dix ans entre un repas et une boite de tampons. Du coup, un collectif lillois, "Et Pendant ce Temps Là, Le Tampax", organise une grande collecte pour lutter contre cette précarité.
Des faits, pour commencer. Des femmes sont sans domicile fixe, migrantes, SDF, travailleuses pauvres. Chaque mois, elles ont leurs règles. Et pas de quoi se doucher tous les jours, ni l'argent pour acheter des tampons ou des serviettes hygiéniques. "C'est une situation un peu catastrophique, décrit Marie Libert, à l'origine du collectif "Et Pendant Ce Temps Là, Le Tampax". Elles utilisent du coton ou du papier journal, ce qui est terrible." Pour palier ce manque, Marie et son collectif organisent donc une grande collecte de protections hygiéniques à Lille.
"C'est très simple. Les gens peuvent amener ces protections à des commerçants ou des restaurants partenaires et nous les récoltons toutes les semaines." Une grosse dizaine de commerces a proposé d'accueillir une boite de collecte dans leurs établissements (la liste est ci-dessous). Le collectif donnera ensuite ces protections à l'Agence Don en Nature, qui se chargera de les distribuer aux associations en contact avec les bénéficiaires. "Elles sont migrantes, elles sont SDF, elles sont précaires..." Et ont toutes besoin de protections hygiéniques. "On a surtout besoin de serviettes. La réalité nous a sauté à la figure, raconte Marie. Les femmes qui vivent dans la rue sont souvent violées, et il faut éviter tout ce qui s'insère."
Voilà, la campagne de collecte démarre ce lundi 7 janvier et durera 3 semaines. Mais Marie espère vraiment que ce n'est que le début. "Déjà parce qu'on a nos règles tous les mois." Ensuite parce qu'elle est persuadée que les consciences sont en train de s'éveiller et qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. "Si la mairie veut s'emparer du sujet, il n'y a pas de problème, on ne demande que ça. Et le rêve, ce serait que les supermarchés et les pharmacies s'y mettent aussi, et pourquoi pas qu'il y ait des boîtes de distribution dans la rue, où les femmes pourraient venir se servir une fois par mois."
Hop, on vous met les adresses des commerces, bars, restos et organismes partenaires de l'événement :
N'hésitez pas à aller faire un tour sur la page Facebook du collectif, et sur l'event aussi.
article écrit
par Lucie Delorme