Ce jeudi, le conseil d’administration de l’Université de Lille a voté à l’unanimité la suspension de la mesure pour cette année scolaire et le remboursement des étudiants qui avaient déboursé 2770€ pour s'inscrire en licence à la fac cette année.
Il y a un an, le Premier ministre annonçait que les étudiants non-européens devraient désormais s'acquitter de frais d'inscription bien supérieurs à ceux de leurs autres camarades d'amphi. La logique voulait qu'il fallait "faire payer plus pour mieux accueillir".
Lille, élève non-rebelle
Un vent de panique a alors soufflé sur les campus français, dont celui de Lille bien évidemment. Même si l'Université lilloise a affiché son désaccord avec cette hausse, elle a décidé d'appliquer le fameux décret à la rentrée de 2019 en essayant d'exonérer partiellement le maximum d’étudiants via les commissions d’exonération.
Elles étaient au final sept sur 73 universités françaises à ne pas se "rebeller" à la rentrée et à appliquer le décret. "A Lille, on veut être transparents avec ces futurs étudiants : on préfère leur proposer une exonération partielle mais sur deux ans plutôt que de leur dire 'Venez, vous ne paierez rien la première année' et leur demander les 3000€ d’inscription dès l’année suivante, faute de moyens", nous expliquait au début de l'été Francois-Olivier Seys, vice-président aux relations internationales à l’université.
Une anticipation prudente en somme. Mais qui ne semble pas avoir payé puisque ce qui n'avait pas été anticipé, c'est l'avis émis par le Conseil constitutionnel 11 octobre dernier. Ce dernier a tout simplement remis au premier plan la gratuité de l’enseignement supérieur public. Même s'il concède que des "sommes modiques" peuvent être perçues lors de l'inscription.
Suspension et remboursement
Et 2770€ pour s'inscrire en licence, c'est tout sauf une "somme modique". Conséquence : lors du conseil d'administration de l'université jeudi dernier, la suspension de la hausse controversée jusqu'à la rentrée prochaine a été votée à l'unanimité. Tout comme le remboursement des étudiants non-européens qui avaient déjà raqué à la rentrée.
“Le conseil d’administration de l’Université a voté à l’unanimité la suspension des frais différenciés”, et “nous allons les rembourser aux quelque 600 à 650 étudiants de licence concernés”, a déclaré à l’AFP François-Olivier Seys.
Si on parle de "suspension" et non "d'annulation", comme l'aurait souhaité SUD étudiants par exemple, c'est que l'Université lilloise veut encore se montrer "prudente" avant janvier 2020. Date où le gouvernement devra défendre sa hausse des frais auprès du Conseil d'Etat.
Affaire (toujours) à suivre donc...