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Stirrup, la start-up solidaire qui propose des logements vacants aux personnes dans le besoin

Camille Bronchart 4 min de lecture
18 nov. 2019,

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Stirrup, c'est la start-up lilloise de Delphine Barthe, qui veut venir en aide aux personnes en situation de précarité. Basée à Euratech', elle prête gratuitement des appartements inoccupés à ceux qui en ont besoin, pour les aider à rebondir. Et tout le monde est gagnant.

Delphine Barthe est tombée dans la marmite associative il y a un peu plus de deux ans. Elle fait ses premiers pas dans l'humanitaire en distribuant des dons au camp de migrants de Saint-Sauveur, qui a depuis été démantelé. Là, elle sympathise avec une famille. "Pour moi, ça a été un électrochoc, explique l'entrepreneuse de 38 ans. La maman de la famille était enceinte et c'était hors de question pour moi que son bébé naisse dans la rue."

Alors, elle se démène et cherche une solution pour mettre à l'abri la famille, au moins temporairement. Elle sollicite son réseau pour dégoter un logement vacant à leur prêter, et fini par en trouver un, inhabité depuis trois ans. Mais pour qu'il soit utilisé par la famille, il faut réussir à encadrer correctement cette pratique solidaire, pour couvrir les proprios en cas de pépin. Elle se penche sur la question et la voila qui trouve une solution : créer un contrat de prêt de logements.

Airbnb solidaire

Quand elle découvre qu'en plus, en France, il y a plus de 150 000 sans-abris, plus de 4 millions de mal-logés et 3 millions de logements vacants, Delphine se dit qu'il y a vraiment moyen de faire quelque chose de bien. Alors boum, elle quitte son boulot, intègre Euratech' pour développer Stirrup et se lance à plein temps.

"Le but de Stirrup, c'est de transformer les logements vides en tremplin de six mois pour les personnes en situation de grande précarité", explique Delphine Barthe. Réfugiés, travailleurs précaires, sans-abris, jeunes sortis de l'aide sociale pour l'enfance ou femmes victimes de violences conjugales peuvent être concernés par les logements tremplins de ce "Airbnb solidaire". Là, les locataires ne payent pas de loyer, seulement les charges collectives, comme l'eau, l'électricité et l'assurance.

Concrètement, les pro' de l'immobilier ou les bailleurs sociaux qui ont des logements vacants peuvent les prêter à Stirrup, qui travaille ensuite avec des associations de confiance pour loger des personnes dans le besoin. "On ne rencontre pas directement les gens qui vivent dans les appartements, ce sont les associations qui font le lien", précise la boss de Stirrup.

C'est bon pour le moral les proprios

"Il y a un accompagnement social à côté. On répond à un trou dans la raquette dans le parcours de logement", insiste Delphine. D'ailleurs, si on parle traduction, "stirrup" ça veut littéralement dire "étrier".

Vous devez vous demander comment ce geste de solidarité est rentable pour les proprios, puisqu'ils ne touchent pas de loyer. Eh bien laissez-nous vous expliquer. Comme Stirrup met en relation les assos et les proprios, pour eux, c'est considéré comme un don en nature à une association d'intérêt général, qui est défiscalisé entre 60% et 66%. Donc, pour les proprios, c'est comme s'ils touchaient une partie du loyer, et c'est surtout de l'argent qu'ils n'auraient pas eu si le logement était vide. En plus, "quand un logement est vide, ça se sait. Ça peut entraîner des squats, des dégradations, ou des sinistres qui ne sont pas détectés et tout ça peut coûter cher", explique Delphine Barthe.

https://www.facebook.com/stirrup/posts/770822540011242?__xts__%5B0%5D=68.ARDvuJ6pwfSxjPlLUx5MOZHZd2ho76Vfp1Ki9mlfqkPCRfoRUw5N7D4Mw9IkI2gFs885SvcMbpMwbb9qY1BhM5B-VWeJ6on2sBhImyN4KwvoyhA35rD-zcACrnmtI8ENn7wE3cElJSod76d-p99_rkSgfQUs85NeEnxZ871BUo9arFqXasy7YQI3AaibpC0fp7wycJIPMCSL4l7Ee7BLsfy0ZyEpDsrbamBCLHiwPpZSL-gaEV2f4OzJaBP-DUzwOov5qJccqmlUJUqr-OtXSCcF1ylAhpcHHT4Ukdrtwd0mkkuFNOY8qx161j84gpdihz7JXJAjUpX0za7vJ_TRhcLqw06Lf_refIaAimvsDFDhaULIGy7ojD_PEqbTd9N6T0Sbe0KWx3qoewrn4lLclokbysEO42XQpXOCR32ogASot39vm_82CQKbNBDSeE-RvHHDRRExaHpufaVXZVgnCqqq8yk-CUx07_F4omEkcNUyJn9_RSlGzA&__tn__=-R

D'ailleurs, Stirrup bosse aussi avec l'État, ce qui lui engendre une "économie de 8500€ par an et de façon pérenne", précise Delphine Barthe.

Depuis le mois de juillet, Stirrup a déjà mis huit foyers à l'abri, soit une vingtaine de personnes. Mais, Delphine ne compte pas s'arrêter là : "On a des objectifs bien plus ambitieux. À la fin de 2020, on aimerait être à 300 logements prêtés." Alors, pour que petite Stirrup devienne grande, la boîte a besoin de plus de bras. Pour qu'on lui file un petit coup de pouce, elle a lancé une campagne de crowdfunding, histoire de pouvoir embaucher au plus vite une nouvelle personne, qui s'appelle également Delphine. C'est pratique, comme ça, vous êtes sûrs de ne pas vous tromper.

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par Camille Bronchart

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