Le Réseau Action Climat, Greenpeace France et UNICEF France ont publié un rapport mi-décembre qui classe les douze plus grandes agglomérations de France en fonction de leurs actions contre la pollution de l'air, notamment liée aux transports. Spoiler : la métropole lilloise ne fait pas partie du podium.
Les trois asso' ont établi ce rapport sur un bilan des cinq dernières années. Déjà, leur conclusion c'est qu'aucune des grandes agglomérations françaises ne va assez loin dans sa lutte contre la pollution de l'air. Elles rappellent que :
- on perd 1,6 an d'espérance de vie à cause de la pollution de l'air
- les transports routiers constituent 94% des émissions du secteur des transports au niveau national. Dans ces 94%, 52% proviennent des particuliers.
- Pour transporter 240 personnes, il faut en moyenne 150 voitures, soit 3 bus ou 1 tram.
L'étude classe Lille sixième, ex-aequo avec Bordeaux, mais en fait, quand elle parle de la capitale des Flandres, elle englobe aussi la métropole lilloise. Selon le rapport, les efforts pour lutter contre la pollution de l'air restent encore "trop en retrait" dans la métropole, malgré les efforts qui sont faits.
Quand on regarde le classement (qui est juste au-dessus) et les différents points, on constate quand même qu'on est "en bonne voie" nulle part. Dans l'ensemble, toutes les mesures prises dans la métropole sont "encore timides", sauf pour une catégorie où on est un peu à la bourre.
Les points forts :
- Le nouveau plan de circulation mis en place en 2016 était bien casse-pieds, mais il a permis d'avoir moins de trafic dans le centre de Lille.
- Pendant six mois en 2017, la MEL a incité ses habitants à acheter des vélos, électriques ou non. L'expérience a été un grand succès, mais ne sera a priori pas renouvelée.
- Si vous prenez les transports en commun, vous avez sûrement vu la pub de la MEL "un mois sans ma voiture" qui était accrochée un peu partout. Entre octobre et novembre, elle incitait les 40 participants à privilégier le métro, bus ou tram.
- Vous n'êtes sûrement pas passés à côté de la généralisation de la zone 30 à Lille cet été. Une lenteur infernale qui, pourtant, marque des points côté environnement.
Ce qui pêche :
- Il n'y a pas encore de ZFE, zone à faibles émissions chez nous. En gros, la ZFE permet de limiter la circulation des voitures les plus polluantes, en se basant sur les fameuses vignettes Crit'Air. Qu'on se le dise, c'est clairement ce qui a permis à Paris d'être en haut du classement. Mais chez nous, elle n'arrivera qu'en 2021 et seulement pour les véhicules Crit'Air 4 et 5. Pour le moment, il n'y a qu'une circulation différenciée les jours de pics de pollution, pas mal. Mais pas suffisant pour nous faire grimper le classement.
- Notre gros point faible, ça reste clairement le vélo : le budget qui y est consacré est encore trop faible, avec un nombre de stationnements et de vélos de location pas assez important, d'autant plus que ceux dispos ne sont pas toujours dans un très bon état (coucou les pneus crevés ou les freins qui ne fonctionnent plus).
Pour rappel, Lille fait partie des villes de France les plus polluées concernant les particules fines.