MifaMosa, l'artiste qui pimpe les plaques de rues lilloises grâce à la mosaïque
Camille Bronchart,
4 min de lecture
10 jan. 2020,
Dans la rue
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Vous n'avez pas pu passer à côté si vous vous baladez souvent dans le centre-ville. Depuis le mois d'octobre, certaines plaques de rues lilloises sont illustrées par de la mosaïque. C'est à l'artiste orléanais MifaMosa qu'on doit ces petites œuvres pleines de mélancolie et de mignonnerie.
Vous l'avez remarquée, la petite fée juste à côté de la plaque de la rue Faidherbe ? Et le petit mouton bleu, rue du Bleu-Mouton, justement ? Des décos à côté des plaques de rues comme celle-là, il y en a huit à Lille et elles sont toutes signées MifaMosa, un artiste orléanais qui a fait de la mosaïque et des rues aux noms visuels son terrain de jeu.
Pour l'artiste, dont on sait peu de choses si ce n'est qu'il est orléanais et "proche de la trentaine", tout a commencé en juin 2017, date de sa première illustration en mosaïque. "Le réel moteur, ça a été de redonner de l'énergie à quelqu'un de ma famille qui n'en avait plus. Je voulais créer un parcours pour inciter cette personne à bouger. Et puis j'ai été pris à mon propre jeu", explique l'illustrateur de rues, comme il aime se définir.
Alors, il décide de décorer plein de plaques dans les rues d'Orléans, d'où il est originaire. Le tout en réfléchissant à des petits jeux de mots. Genre, à Orléans, il a installé une clef à molette juste au-dessus de la plaque de la rue de la Claye ; ou un poussin qui sort de sa coquille, dans la rue Coquille. Vous avez saisi. Ensuite, il décide de se déplacer un peu partout, histoire de faire profiter la France et la Belgique de ses mosaïques.
Quatorze villes décorées
"J'ai commencé à suivre des potes en déplacement pour décorer différentes villes, et ça a été l'éclate, raconte-t-il. Ça a l'air de plaire parce que maintenant des gens me demandent de venir décorer leur ville ou leur village." Pour l'instant, le street-artist a laissé une trace de son passage dans quatorze villes et villages dont Orléans, Montpellier, Chartres, Lyon, Angers, Clermont-Ferrand ou encore Bruxelles, sa seule ville à l'étranger pour l'instant. "Je réfléchis à aller dans d'autres villes étrangères, mais ça veut dire qu'il faut trouver les jeux de mots dans la langue qui vont avec", indique MifaMosa. Déjà en français, ça peut s'avérer compliqué, alors on vous laisse imaginer en VO.
Avant d'arriver dans une nouvelle ville, comme à Lille, l'artiste fait ses petites recherches sur Google Maps, histoire de trouver des rues à illustrer. Ensuite, il prépare ses mosaïques, fabriquées en émaux de Briare, made in Loiret, à une heure de route d'Orléans. "Il y a une forêt de mosaïque là-bas. Celles avec des défauts de fabrication y sont laissées. Au début, je grattais pour récupérer les carreaux pas abimés. Avec le temps, j'ai commencé à organiser un budget et à être plus exigeant", explique-t-il. Pour une oeuvre, ça lui prend entre une demi-journée et une journée. Une fois arrivé dans sa nouvelle destination, il n'a plus qu'à les coller. Si tout se passe bien, "comme à Lille", ça ne lui prend qu'une nuit. Et voilà le (beau) travail.
Dans la capitale des Flandres, l'illustrateur de rue avait installé dix œuvres au mois d'octobre, mais deux ont disparu. Une, rue des Jardins, a été décrochée presque immédiatement après son passage. L'autre, rue du Concert, a tenu quelques mois avant d'être décollée. Mais attention spoiler, vous pouvez toujours apprécier ses oeuvres :
rue Charles Debierre
rue du Guet
rue du Petit Paon
rue Faidherbe
rue du Bleu-mouton
rue du Cirque
rue Pharaon de Winter
Rue de la Clef
C'est tout... pour l'instant. "Il se pourrait que je revienne à Lille. J'ai bien aimé la ville et je n'ai pas senti de barrières pour illustrer les plaques de rues", tease MifaMosa. Ça tombe bien, parce qu'on a encore plein de rues aux noms sympa à décorer (coucou la rue Princesse, la rue d'Angleterre ou la rue du Court-Debout). D'ailleurs pour cette nouvelle année, l'artiste aimerait repasser dans certaines villes qu'il a déjà décorées, histoire de retourner sur ces traces et de proposer un petit vent de nouveautés. Gardez les deux yeux ouverts à Lille.
Vous pouvez suivre le travail de MifaMosa, et vous en mettre plein les mirettes, directement sur Facebook ou sur Instagram.