Un collectif lillois relance sa collecte de protections hygiéniques pour les femmes à la rue
Justine Pluchard,
3 min de lecture
28 jan. 2020,
Justine Pluchard,
3 min de lecture
28 jan. 2020,
Avoir de quoi se protéger lorsque les règles débarquent, c'est un luxe que pas mal de femmes n'ont pas. Celles qui vivent dans la rue, par exemple, n’hésitent souvent pas dix ans entre un repas et une paquet de serviettes hygiéniques. Du coup, un collectif lillois organise une grande collecte pour lutter contre cette précarité jusqu'au 28 février.
La précarité menstruelle, c'est une réalité pour nombre de femmes et on commence (enfin) à en parler. Mieux : des actions se mettent en place pour tenter de l'atténuer. La grande collecte de protections hygiéniques de “Et Pendant ce Temps Là, Le Tampax” pour les femmes qui vivent dans la rue en fait partie.
L'année dernière, ce collectif lillois a réussi à réunir assez de serviettes et tampons pour protéger pendant un an 400 femmes. Des migrantes, réfugiées, demandeuses d'asiles ou des sans domicile fixe. Des femmes qui utilisent ce qu'elles peuvent lorsque leurs menstruations arrivent chaque mois comme du papier journal. "La précarité menstruelle quand on vit dans la rue atteint un niveau réellement catastrophique, décrit Marie Libert, à l’origine du collectif “Et Pendant Ce Temps Là, Le Tampax”. On aurait aimé ne pas être de retour cette année. mais la demande des assos est telle qu'on est obligée d'en remettre une couche."
C'est d'ailleurs le slogan de cette deuxième collecte : en remettre une couche. "On appuie sur le terme 'couche' et plus 'tampax' car on a nous même appris de notre première campagne de dons, explique Marie. Les tampons, ces femmes n'en veulent pas. Parce que c'est contraignant à mettre mais aussi à cause de traumatismes : beaucoup d'entre elles ont subi ou craignent des agressions sexuelles et ne peuvent pas concevoir de s'insérer un tampon"
Cette année, c'est donc surtout un appel aux dons de serviettes hygiéniques jetables que lance le collectif. Pas de cup ou de serviettes lavables qui sont malheureusement inenvisageables quand on n'a pas de salle de bain à portée de main. "Elles sont dans une telle précarité que les serviettes hygiéniques jetables restent ce qu'il y a de mieux et de plus pratique dans leur quotidien. On prend également les couches, les fameuses serviettes pour fuites urinaires car il y a aussi des femmes âgées..."
La campagne 2020 a démarré ce lundi et va durer jusqu'au 28 février. Un mois pour récolter le maximum de protections hygiéniques pour ces femmes précaires. On vous vous file la liste des points de collectes dans le secteur avec une carte interactive en bonus pour mieux les repérer :
N’hésitez pas à aller faire un tour sur la page Facebook du collectif.
article écrit
par Justine Pluchard