La Catho, en pleine transition énergétique, réinvente ses bâtiments

La Catho rassemble tout de même pas mal d'entités, de facs et d'écoles. Mais aussi des EHPAD et des hôpitaux, eh ouais. Rien que pour les étudiants du campus de Vauban (oui, il y a d'autres campus, coucou Pôle 3D et l'EDHEC à Roubaix), on part sur 17 000 étudiants. Ça en fait du beau monde.

"Nous avons trois piliers : l'enseignement supérieur, la recherche et les services à la société et on est persuadé qu'on a un rôle à jouer et qu'on doit être acteurs de la société. On pense qu'on a une responsabilité vis-à-vis du quartier", explique Étienne de Boisredon, directeur des projets immobiliers de la Catho. C'est dans cette démarche que l'entité s'est lancée en 2013 dans le projet "Live Tree".

Concrètement, c'est un programme de transition énergétique et sociétale qui veut réduire un max l'empreinte carbone du campus et le transformer en labo vivant d'innovation sociale. Et comme le campus est situé à Vauban-Esquermes, la Catho espère bien avoir un impact sur... le quartier entier. Dans le mille. Tout ça est très collaboratif et est testé en condition réelle : "L'économie d'énergie, la production d'énergie propre et limiter les émissions de carbone, c'est très important pour nous", souligne Étienne de Boisredon.

• Le Rizomm, 41, rue du port

C'est dans cette optique que La Catho a terminé, il y a un un an et demi le Rizomm, un bâtiment de 6 500 m² qui a été entièrement rénové pour devenir un bâtiment à énergie positive : il en produit plus qu'il n'en consomme. Le bâtiment a été isolé pour garder la chaleur l'hiver et s'en protéger l'été, on y a installé des brise-soleil, un système de ventilation avec récupération d'énergie et des LED à gestion automatique, qui s'activent quand elles détectent une présence et se modulent en fonction de la lumière naturelle.

Une centrale photovoltaïque de 1200 m², pilotée par une entité d'enseignants-chercheurs y a été installée. "Comme on produit plus d'énergie que ce dont on a besoin, on aimerait pouvoir alimenter d'autres bâtiments, mais aujourd'hui ce n'est pas possible, explique le directeur des projets immobiliers. On peut faire de l'auto-consommation individuelle, mais on attend le décret pour faire de l'auto-consommation collective." En attendant, le surplus est stocké dans des batteries ou sert à recharger des véhicules électriques.

• La Chapelle, 60, boulevard Vauban

Ça ne vous aura pas échappé : la Catho est un institut catholique #CaptainObvious. Bon, on vous rassure, vous n'aurez pas de cours de caté' obligatoires. Chacun est libre de croire (ou non) en ce qu'il veut. Mais ça ne vous étonnera pas trop qu'on y trouve une chapelle. Figurez-vous que jusqu'à présent, ladite chapelle avait plein d'utilisations : usage cultuel, portes ouvertes et même centre d'examen (coucou les partiels). Depuis les vacances de décembre, elle est en pleine rénovation. Son usage va être revu et elle ne servira plus que pour ceux qui voudraient y pratiquer leur culte ou pour des événements culturels et artistiques, qui pourraient être ouverts aux habitants du quartier.

À l'intérieur, on part plutôt sur une petite rénovation des familles, y compris de la toiture, pour faire des économies d'énergies : "On refait la menuiserie, le chauffage au sol, les câblages pour permettre un usage culturel et numérique, on rénove les parements et les vitraux. On va aussi remettre un peu de couleur pour souligner les reliefs et les volumes", tease Étienne de Boisredon. L'orgue va être enrichi pour pouvoir produire plus de sonorités et s'adapter aux futures productions artistiques. Tout ça devrait être terminé le 31 août pour accueillir les nouveaux étudiants.

• L'Hôtel Académique, 60, boulevard Vauban

L'Hôtel Académique, c'est le p'tit nom donné par la Catho à son bâtiment historique : le gros bâtiment instagrammable du boulevard Vauban. Là, le but est de refaire progressivement toute la toiture. Ça a déjà commencé sur près de 130 mètres et il y a encore du taff, dans les années à venir. D'ailleurs, ils en ont profité pour installer des panneaux solaires sur une partie du toit, toujours pour tendre le plus possible vers l'auto-consommation d'énergie. Pour économiser ladite énergie, il est possible de piloter à distance les commandes des radiateurs de l'hôtel académique en fonction des plannings de cours et d'occupation des salles. Malin.

• Campus Saint-Raphaël, 83, boulevard Vauban

Les étudiants de l'école de sciences politiques de la Catho, A.K.A. ESPOL, ont déménagé à la rentrée. Avant, ils avaient cours au croisement de la rue du Port et du boulevard Vauban. Maintenant, c'est au niveau du Campus Saint-Raphaël que ça se passe, dans un joli bâtiment tout neuf, plus durable que l'ancien (et juste à côté).

• Hangar créatif, 102, rue du Port

Ça, c'est un autre gros morceau. La Catho a racheté un bâtiment qu'elle a retapé et en a fait son hangar créatif. Ça a ouvert fin 2019 et c'est un lieu dédié aux arts sous toutes leurs formes : musique, modelage, argile, peinture, scène de répétition, studio d'enregistrement, labo photo argentique, gradins rétractables... Il y a de quoi faire à peu près tout ce que vous voulez. En plus de ça, c'est aussi là qu'est installé HEMiSF4iRE, la Design School de la Catho, un incubateur ouvert aux étudiants de l'institut, mais pas que. La Catho développe un max sur la transdisciplinarité, et a vraiment commencé à remettre les arts au centre des études. Pour ça, il y avait besoin de locaux exprès. C'est un lieu un peu hybride pour toutes les pratiques artistiques, en somme.

• L'ancien local du CRFPE, 14, boulevard vauban

La Catho a racheté un bâtiment du CRFPE (Centre Régional de Formation des Professionnels de l'Enfance), qui a déménagé. Tout ça va devenir la maison des chercheurs de la Catho : "Ils seront tous réunis au même endroit, peu importe la discipline", explique Étienne de Boisredon. On va partir sur une bonne complémentarité et de l'émulsion.

Voilà un peu pour ce qui se trame (ou qui s'est tramé dans les derniers mois) à l'Université Catholique de Lille. Gardez les yeux ouverts parce que le quartier promet de continuer à se transformer.