Cette rentrée universitaire ne devrait ressembler à aucune autre. La crise sanitaire va de nouveau chambouler le quotidien de l'université en septembre. Et ça ne concerne pas que les cours en eux-mêmes : perte de jobs, besoin de matos pour les visios, hausse du prix des transports et des loyers, achat et entretien des masques... Tout ça rend la note de la rentrée 2020 d'autant plus salée cette année pour les étudiants.
La FAGE, c'est
la Fédération des associations générales étudiantes. Et depuis 2002, soit 18 piges, elle établit et diffuse à chaque veille de rentrée
son indicateur du coût de la rentrée étudiante. Cette étude, basée depuis le début
sur la même méthodo', permet de se rendre compte de l'évolution du coût que peut avoir pour un étudiant le fait de s'installer dans son premier appart' mais aussi se nourrir, se loger, se soigner, s'équiper...
Cette année, c'est un peu la douche froide :
la rentrée 2020 coûterait en moyenne 2361€ (2546€ en Ile-de-France et
2284€ en région) soit une augmentation de près de 76€ (+3,21%) par rapport à 2019. La faute à qui ? Au Covid-19
of course mais pas que...
Rentrée masquée, rentrée salée
D'après les chiffres de la FAGE, pour les frais de la vie courante, tout a augmenté : autant les loyers (
518€ le loyer moyen TTC d'un appart' à Lille de moins de 30m²), que les transports, les produits alimentaires ou d'entretien sans compter les forfaits de téléphone et les loisirs. Sans oublier les masques ! Qu'ils soient en tissu ou pas, il faut bien s'en procurer un paquet pour ne pas se retrouver sans protection dans la journée.
L'étude a d'ailleurs fait un bon focus sur cette nouvelle dépense et a calculé qu'à raison de trois en moyenne par jour,
porter un masque en suivant les recommandations Afnor coûterait 31,75€ par mois à un étudiant. "
Soit de quoi se nourrir tous les midis pendant deux semaines au restaurant universitaire", explicite la FAGE. En fait, le seul domaine qui n'a pas augmenté dans les frais de la vie courante pour un étudiant, c'est justement le repas au RU. Sauf que la plupart ont dû fermer en même temps que les universités au printemps 2020...
Bref ce n'est guère de bon augure pour le porte-monnaie étudiant. Surtout qu'il y a aussi les frais liés, eux, à la rentrée universitaire spécifiquement. Car oui, entre les droits d'inscriptions, la CVEC (+1€ cette année), les bouquins, le matos ou encore sa complémentaire santé, septembre a la réputation de vider le compte en banque plus rapidement que les autres mois (sans compter les godets traditionnels de la Braderie).
Compte en banque qui ne se remplit plus aussi vite qu'avant pour les jeunes qui comptaient soit sur leur job étudiant, leur stage rémunéré de fin d'année ou leur job saisonnier pour payer la note.
Et avant ?
L'avantage avec 18 ans d'études selon la même méthodo', c'est qu'on peut comparer sur du long terme. Par exemple, il y a dix ans, en 2010, la FAGE tablait sur une rentrée autour de 2370€ en moyenne pour les étudiants (donc plus onéreuse que cette année). Il y avait alors eu une hausse des frais fixes liés à l'inscription en fac à l'époque.
En 2015, on avait connu une baisse notoire : -6,80%. Elle avait fait tomber la moyenne du coût de la rentrée à 2335€ avant de reprendre du poil de la bête dès 2016 (2359€).
Pour en savoir plus sur l'étude, la méthodologie mais aussi les revendications de la FAGE, on vous invite à aller lire en ligne le dossier de presse accessible à tous.