Dimanche, il a été demandé aux établissements de l’enseignement supérieur des zones d’alerte renforcée et maximale de réduire de 50 % leur jauge d'étudiant.e.s dans les cours dès ce mardi. Autant vous dire que la nouvelle n'a pas réjoui l'Université de Lille.
"On est surpris car on était plutôt pas mal niveau chiffres, lance Didier Gosset, délégué aux affaires sanitaires à l'Université de Lille. On compte en ce moment 263 cas positifs chez les étudiants (qui sont environ 75 000 au total sur les campus), ce n'est pas hautement alarmant et on effectue nous-mêmes le contact-tracing pour écarter les étudiants concernés. L'immense majorité des étudiants respectent les mesures qu'on a instaurées à la rentrée." Aucun nouveau grand dépistage ciblé n'est d'ailleurs prévu pour l'heure. "On en voit pas le besoin actuellement."
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Transports bondés ?
Pour Didier Gosset, on pointe l'Université du doigt pour faire baisser la densité d'étudiant.e.s sur les campus alors que ce n'est pas là que réside le souci majeur. "Le problème sanitaire qui se pose, ce n'est pas en cours mais plutôt dans les transports en commun par exemple ou dans les espaces de restauration où les jeunes sont forcément ensemble et sans masque pour manger." Il prône le travail de coordination à faire entre l'Université, le Crous et Ilévia. Et si le dialogue s'établit bien avec le premier, "les liens sont encore balbutiants" concernant le second. Et le délégué aux affaires sanitaires le répète : "On est en sécurité à l'Université de Lille".
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Mais il faut bien suivre les nouvelles mesures demandées par le gouvernement et censées entrer en vigueur dès ce mardi. C'est la règle du demi-effectif avec roulement entre les différents groupes (entre présentiel et visio donc) qui doit primer à Lille. "On est bien évidemment en train de mettre en place tout ça. Ce n'est pas évident avec le peu de temps qu'on nous a donné, concède Christophe Mondou, vice-président à l'innovation pédagogique. Notre difficulté principale, ce n'est pas d'adapter notre dispositif technique car on l'a déjà. Mais il faut que pédagogiquement, les professeurs puissent réfléchir à ce qui est le mieux pour leur enseignement et leurs élèves."
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D'ailleurs, certains cours pourraient être suspendus cette semaine le temps qu'ils puissent être réadaptés au nouveau contexte sanitaire. Repenser ses cours, faire face à de potentiels problèmes techniques ou encore parler face caméra n'est pas forcément une chose aisée pour tous les profs ou possible dans toutes les matières.
TD pratiques
Car on imagine qu'un TD d'histoire est un peu moins complexe à retranscrire en visio qu'un TD de chimie où il faut manipuler des éprouvettes par exemple. Christophe Mondou confesse qu'il y pourrait y avoir une réduction de TD pratiques dans certains programmes si la situation perdure. "Mais il y a aussi des innovations, comme des simulations à distance, qui étaient en cours de réflexion et qui verront le jour plus rapidement que prévu", ajoute le vice-président.
Sport OK
Pour la pratique du sport, aucun problème en vue selon Didier Gosset. "On peut toujours pratiquer les sports pour lesquels on est inscrit à l'Université et il n'y a pas de restriction d'effectifs", selon lui.
Priorités en BU
Les bibliothèques universitaires sont aussi concernées par la réduction de leur jauge. Et ça soulève un autre problème car pas mal d'étudiant.e.s en mal de connexion internet vont potentiellement avoir besoin d'y squatter pour suivre des cours en visio justement (oui, c'est un peu alambiqué tout ça). "On a aussi des empêchés numériques à qui on a pu prêter 1200 ordinateurs portables, ajoute Christophe Mondou. Et pour l'accès aux bibliothèques, on est train de réfléchir à mettre en place un système de priorité pour eux et pour ceux qui en auraient le plus besoin."
Voilà comment ça se goupille du côté de l'Université de Lille qui avait déjà instauré le masque obligatoire partout et cette fameuse jauge des 50%, mais uniquement dans ses amphis. Pour la direction, il est très important de "ne pas basculer dans le tout à distance". Reste désormais à voir comment évoluera la situation sanitaire ces prochaines semaines et si ce souhait sera réalisable pour cette fin d'année.