[Mois sans tabac] Café, apéro, moments rituels : comment résister à l'envie de fumer
Mathilde Dolinger,
4 min de lecture
24 oct. 2020,
Mathilde Dolinger,
4 min de lecture
24 oct. 2020,
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Si vous avez déjà essayé d'arrêter de fumer, vous savez de quoi on parle : ces moments douloureux où l'envie de fumer dépasse l'entendement, où il vous est inconcevable de boire ce café ou d'aller à ce barbecue sans cigarette... Ça s'appelle le craving, et il y a moyen de le combattre.
Le repas était délicieux, et on vous propose un café. Un expresso, avec sa petite mousse couleur crème et son goût puissant, qui serait magnifié par une bonne grosse clope. En tout cas, c'est ce que vous vous dites, alors que vous avez décidé d'arrêter de fumer. L'envie d'allumer cette cigarette est terrible, et y résister vous semble au dessus de vos forces. Ça fait tellement longtemps que vous n'avez pas bu un café sans l'accompagner d'une clope que les deux vous semblent totalement indissociables. On est dans le vrai ?
Si ça peut vous rassurer, ce n'est pas du tout une fatalité. Et même si vous avez l'impression que vous pourriez casser la table en deux tellement l'envie se fait pressante, sachez que ça va passer. "Le craving ne dure que deux ou trois minutes", assure Maryse Thelliez, infirmière tabacologue au centre hospitalier de Cambrai et formatrice de terrain pour Hauts-de-France Addictions. "Un fumeur bien patché va quand même ressentir des effets de craving. Ce qu'il faut chercher à faire, c'est de réfréner ce réflexe, trouver le moyen de le combler, voire même de l'éviter." Pour cela, il y a des moyens simples.
"Nous sommes des êtres bourrés de rituels", démarre Maryse Thelliez. Au fumeur de les détecter et de faire en sorte de les changer. Ça peut être un changement d'environnement ou un changement d'habitude : vous pouvez boire votre café ailleurs qu'à votre place habituelle, changer le café pour du thé, ou encore arrêter le café, comme beaucoup font lorsqu'ils arrêtent de fumer. "Il faut se défaire de ses réflexes, et le craving ne reviendra pas", assure la spécialiste.
À la maison, le meilleur moyen de se prémunir d'une rechute, c'est de supprimer tout risque. "Il faut se débarrasser des cendriers, briquets et paquets de cigarette", assure Maryse Thelliez. Le jour où le craving se fait très fort, si vous avez un paquet sous la main, vous n'allez pas hésiter une seconde. Tandis que si vous devez aller au tabac du coin pour ça, vous aurez le temps de surmonter les quelques minutes de douleur et de faire marche arrière si besoin.
Même si vous n'avez pas soif, même si vous n'avez pas envie de vous brosser les dents à 15 heures. Vous pouvez aussi changer de pièce, prendre une pastille, faire un rang de tricot, arroser vos plantes... L'idée ? Vous occuper les mains et l'esprit le temps que la crise passe. Et derrière, "demandez-vous pourquoi vous avez eu cette pulsion". Certainement parce que vous vous êtes tombé dans l'un de vos anciens rituels où la cigarette avait la première place.
Les substituts nicotiniques (on vous en parlait ici) vont vous permettre de traverser cette période d'arrêt de la clope sans avoir envie de vous ruer sur la nourriture et sans déprimer à outrance. Ils vous permettront aussi de ne pas être une boule de nerf. Et s'ils ne sont pas totalement efficaces contre le carving, ils en réduisent les effets. A condition d'avoir la bonne dose établie par un professionnel.
Si vous voulez tout savoir, en novembre, c'est le Mois sans tabac. Une opération qui consiste à se donner pour défi de ne pas fumer une clope de tout le mois et de s'appuyer sur le soutien de la communauté pour ne pas craquer. Vous pouvez vous inscrire gratuitement et dès maintenant sur le site de Tabac Info Service pour participer. Dans les jours qui suivront, vous recevrez chez vous un kit d'aide à l'arrêt et via l'application (dispo sur Android et iOS) vous pourrez être aidé et suivi par des spécialistes.
Article sponsorisé @ARS_Hauts_de_France
article écrit
par Mathilde Dolinger