Le Cerisier vient d'être sacré troisième restaurant étoilé de Lille

Quand on vous disait que ces dernières années, le renouveau de la gastronomie était réel à Lille, on ne rigolait pas du tout. Voilà le contexte : au début des années 2010, on est dans un genre de désert gastronomique. Les restos étoilés ferment ou perdent leur macaron les uns après les autres. L'Huitrière, le Sébasto, la Laiterie à Lambersart... C'est la débandade culinaire.

On traverse une petite période en mode morne plaine, et on se dit qu'on a déjà pas mal de chance de pouvoir au moins toujours manger des welshs divins aux quatre coins de la ville. Mais voilà, tout cela manque d'innovation.

Heureusement, la traversée n'aura pas non plus duré une éternité. Juste le temps que la relève débarque. D'un coup, les Lillois s'en prennent plein les dents. Pan, le Bloempot ! Pif, la Table du Clarance ! Boom, Rozo ! Et on ne vous parle même pas de tous les restos qui ne courent non pas après une étoile mais derrière l'innovation permanente et le bon goût dans la bouche (coucou Ephérites, Ripaille, Empreinte, Octopus et autres Oiseaux).

Sur l'avenue un Cerisier

En 2019, les habitants du Vieux-Lille ont vu pousser un Cerisier planté là par le chef jadis étoilé Eric Delerue. Une brasserie au rez-de-chaussée, un restaurant gastronomique à l'étage, des salons privés, un fumoir, des appartements de luxe dans les étages... la totale.

Puis au bout d'un an, Eric Delerue met les voiles, pour faire autre chose, "prendre du recul", laissant les commandes de son restaurant à son bras droit Mathieu Boutroy. Et c'est ce dernier qui aura donc obtenu l'étoile pour le Cerisier. Le guide Michelin vient de rendre public son palmarès 2021, établi au pas de course entre deux fermetures obligatoires des restaurants. La situation actuelle n'enlève rien au mérite de la brigade du Cerisier, qui devient donc le troisième restaurant étoilé de Lille, après la Table du Clarance de Thibault Gamba et Rozo de Diego Delbecq et Camille Pailleau.

Pas d'autre resto du coin

On vous avoue qu'on attend impatiemment que l'Empreinte, tenue par Ismaël Guerre-Genton en cuisine, gagne aussi un petit macaron. Et si vous voulez tout savoir, le Vert-Mont, le restaurant de Florent Ladeyn tombé de sa chaise l'année dernière, n'a pas récupéré son étoile. Mais ça n'a pas l'air de trop chagriner le chef :