A la rentrée 2023, le palais emblématique de Vauban accueillera les quelques 5000 étudiant·e·s de Junia, le nouveau pôle ingénieur issu de la fusion de HEI, ISEN et ISA. Les travaux vont bientôt démarrer pour transformer le lieu en terrain d'expérimentation pour agriculture urbaine. Mais une partie du lieu restera accessible au public.
Le Palais Rameau porte le nom de l'ancien président de la Société lilloise d'horticulture et ce n'est pas un hasard : Charles Rameau a légué 300 000 francs à la ville mais uniquement si on construisait un bâtiment à son nom qui accueillerait avant tout des expos de fleurs ou artistiques. Voilà dans quelles conditions a été construit le fameux palais du quartier Vauban en 1879.
En voulant y installer une partie de ses futurs quartiers, Junia devait forcément se plier à certaines règles. En plus d'en faire un "pôle d'excellence" dans l'expérimentation de l'agriculture urbaine, il fallait que ses plans de rénovation respectent l'architecture de ce lieu qui est classé monument historique depuis 2002.
"On doit passer d'un lieu dédié à l'agriculture et à l'horticulture du XIXe -XXe siècle au XXI siècle", résume Jérôme Crunelle, le directeur Immobilier et Patrimoine de Junia. Ce n'est pas une mince affaire mais les travaux qui ne vont pas tarder à commencer s'annoncent plutôt respectueux de l'édifice. "On a même rajouté dans les travaux de rénovation les bulbes originels qui surplombaient les deux tours", note de son côté Thierry Occre, directeur général de l'école.
Tiers-lieu de l'agriculture urbaine
Ce sera beau, ce sera neuf et quand tout sera achevé en 2023, le lieu a pour ambition de devenir un spot de recherche et de production agricole au cœur de la ville. Ça se fera bien évidemment avec les étudiant·e·s et les enseignant·e·s chercheur·se·s de Junia. Mais aussi des assos, des acteurs économiques et des Lillois·es. "C'est tout un écosystème autour de cette question de l'agriculture en ville qu'on veut créer", appuie le directeur général.
On sait déjà qu'une sorte de tech shop sera ouvert au public, que les jardins seront aussi accessibles (et que les Saprophytes bossent déjà dessus). Il y aura aussi la maison du gardien d'environ 200 m2 qui doit devenir un lieu d'échange. Cette ouverture aux habitant·e·s était l'une des conditions du bail entre la mairie et Junia qui peut théoriquement occuper les lieux pour au moins 25 ans.
Seule ombre au tableau : pour pouvoir commencer les travaux, Junia a besoin que la Société lilloise d'horticulture, qui a donc occupé les lieux depuis l'ouverture du palais, déménage temporairement. Sauf que la communication semble totalement rompue entre l'asso d'un côté et Junia et la vile de l'autre. La semaine dernière, la Société d'horticulture a dû quitter ses bureaux suite à un arrêté d’expulsion.