Olivia, le distributeur de produits locaux et artisanaux créé par des étudiant.e.s
Jean Duquesne,
4 min de lecture
02 avr. 2021,
Foodporn
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Il ne vous est jamais arrivé de tomber en manque d'inspi devant un distributeur automatique de nourriture ? C'est en tout cas ce qu'a ressenti Baptiste, un étudiant lillois de l'Ieseg. Du coup, il a décidé de se lancer en créant Olivia, un distributeur de produits de boulangerie locaux. Il est encore en construction, mais devrait débarquer rapidement dans des entreprises et écoles.
A la base, ce projet qui germait dans l'esprit de Baptiste n'était que "quelques notes sur mon IPhone". Il aura fallu un confinement strict il y a un an pour que l'idée passe de l'imaginaire à la réalité. Ne pouvant faire cavalier seul, le jeune entrepreneur démarche d'autres étudiant.e.s pour l'aider dans son projet. Quelque temps plus tard, Sage et Guillaume, deux apprentis ingénieurs et Anna, jeune communicante, ont rejoint l'équipe.
Une fois l'équipe au complet, reste à la créer, cette Olivia. Un nom humain, qui fait souvent réagir, ce qui plait au créateur de la marque : "Souvent, on me demande pourquoi j'ai choisi ce nom. Si ça interpelle, c'est qu'il faut le maintenir", plaisante-t-il. Olivia proposera des produits de boulangeries, comme du pain, des viennoiseries, des pâtisserieset boissons. "On est vraiment sur des en-cas, idéals à manger lors d'une pause", rajoute Anna, la responsable com' de la start-up. Pour les boissons, seul un jus de pomme sera proposé au début, mais ça pourrait évoluer avec des limonades et thés glacés.
Pour la préparation, tous ces bons produits seront faits maison par la Boulangerie Papillon, sauf le jus de pomme, produit dans le Nord. Les aliments seront introduits dans la machine chaque matin pour proposer des aliments les plus frais possible. Par contre, sandwich ou panini ne seront pas dispos' car Olivia ne sera pas réfrigérée. "Il y aura dix produits différents à chaque fois, mais ça changera régulièrement et on s'adaptera aussi au lieu où le distributeur est implanté", expliquent Baptiste et Anna.
Au niveau du fonctionnement d'Olivia, c'est simple. Pour débloquer la porte, il faut dégainer sa carte bancaire. Cette dernière s'ouvre, et on choisit ce que l'on veut. Tant que la porte n'est pas refermée, on n'est pas débité. En fonction du poids qui aura baissé, la machine devinera ce que vous avez pris et prendra l'argent nécessaire. Pour les petits malins qui ne refermeraient pas la porte, le créateur prévient : "Si quelqu'un passe après, se sert et ferme la porte, c'est la personne qui a mis sa carte au début qui devra payer".
Du local et sans gaspi
C'est la grande ligne que veut suivre Olivia : proposer des produits locaux. C'est pour ça qu'il leur fallait absolument trouver une boulangerie de la région. "Si on doit s'implanter dans une autre ville, les partenaires changeront pour rester local", précise Anna. En terme de livraison, les étudiant.e.s vont passer via l'entreprise Coursiers de Flandres, qui viendront approvisionner les machines chaque matin grâce à des vélos cargos.
Il y a une chose qui tient absolument à cœur de Baptiste, c'est de ne rien jeter. "Si en venant approvisionner les machines, les livreurs trouvent un ou deux aliments, ils pourront le manger". Par contre, s'il reste pas mal de stock ça partira en direction des Restos du Cœur. Une rencontre entre l'asso et l'étudiant qui s'est déjà produite, et cette dernière est ravie.
Pour l'instant, des discussions sont en train de se faire à l'Ordre des Avocats de Lille, avec une première machine qui pourrait être installée au mois de mai. Deux autres vont se pointer, une dans les locaux de l'Ieseg et la seconde dans le lieu de vie des étudiant.e.s de cette école. D'autres distributeurs ne tarderont pas non plus à rejoindre des espaces d'au moins 100 personnes. Baptiste ne manquera pas de cibler les gros campus étudiants lillois dès qu'il aura plus d'Olivia en stock.
Question prix pour finir. Chaque aliment devrait coûter à peu près dix à vingt centimes plus cher que ceux en boulangerie "mais on a le confort d'avoir les produits sur le lieu de travail", détaillent Baptiste et Anna. Comptez 1 euro la baguette, 2,2 euros le cookie et le reste qui ne dépassera sans doute pas les 2,5 euros. "C'est le max du prix qu'on veut proposer".