A l'heure actuelle, seules Paris et Strasbourg en ont déjà ouvert une. Lille attendait d'avoir des retours d'expérience de ces deux villes pour se lancer dans l'expérimentation elle-aussi. Une délibération en vue d'un dépôt de dossier sera sur la table au prochain conseil municipal de juin.
Rien est encore acté avant la fameuse délibération municipal du 29 juin, mais ce dossier vient tout de même de faire un grand pas. La semaine dernière, en conf' de presse, la maire de Lille Martine Aubry a annoncé que la ville "déposera un dossier" auprès de l'Etat pour elle aussi tenter l'expérience d'avoir une salle de consommation à moindre risque à Lille.
Des réunions techniques sont encore en cours entre le CHU et les différents CAARUD (centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues) de la ville. Ces derniers ont toujours milité pour que Lille participe aussi à cette expérimentation qui doit prendre fin en 2022 avant de décider si l'essai est concluant ou non. Depuis longtemps, les chiffres de la vente et de la consommation de drogues à Lille sont éloquents.
Promesse de campagne
Une salle de consommation à moindre risque, c'est donc un espace où la loi autorise la consommation de drogues par intraveineuse (souvent de l'héroïne). Elle l'autorise, mais la prise doit être faite dans un cadre bien strict puisqu'elle est supervisée par du personnel qualifié. L'objectif est d'éviter les overdoses et surtout les contaminations et infections liées aux seringues. Dans ce lieu, le but n'est pas de "moraliser" les personnes toxicomanes mais de limiter les mauvaises pratiques, inciter au dépistage et également éviter la consommation en pleine rue et donc la prolifération des seringues usagées dans l'espace public.
Pour l'heure, on ne connaît ni la localisation exacte (même si le lieu est déjà déterminé selon la maire), ni la potentielle date d'ouverture de la salle lilloise. On sait juste que le vote du 29 juin sera déterminant. Mais il paraît en bonne voie : Martine Aubry comme Stéphane Baly, les deux candidats du second tour aux élections municipales de 2020, avait déjà inclus à leur programme ce projet d'expérimentation. Le groupe écolo avait d'ailleurs remis le sujet sur la table lors du conseil municipal de février.