Du 1er au 30 juin, l'ancien couvent des Clarisses de Roubaix accueille une exposition sur le thème des déchets industriels pouvant être revalorisés. En parallèle, un appel à projet est lancé par la ville de Roubaix qui vise étudiants, associations, entreprises et autres startupers voulant upcycler des déchets.
Le couvent des Clarisses, déserté par les sœurs Clarisses en 2008, se transforme peu à peu en Maison de l'économie circulaire et du zéro déchet après un appel à projet de la ville de Roubaix en 2019. Depuis, l'association Zerm occupe les lieux. Le projet "Saisons Zéro" du collectif, consiste à réhabiliter les lieux de façon alternative et frugale. Pour ce faire, les architectes de Zerm utilisent des matériaux de réemplois issus de chantiers de constructions.
En collaboration avec l'association Zerm, qui s'est chargé de la scénographie de l'expo, Roubaix a mis en place une matériauthèque qui expose les différents gisements de déchets réutilisables, identifiés lors des rencontres entre les mineurs urbains (un job créé pour l'occasion par la ville de Roubaix) et les entreprises de la ville.
"La ville de Roubaix participe au projet européen sur l'économie circulaire qui vise à réduire les déchets générés par les entreprises et à créer des boucles d'économie circulaire à partir de ces déchets." explique Alexandre Garcin, adjoint au maire de Roubaix pour la transition écologique.
Mineurs urbains
Un nouveau métier a été créé par la ville de Roubaix, celui de mineur urbain. On vous en avait parlé l'année dernière. Thibault et Victor, recrutés par la ville en 2019, ont pour mission d'identifier les gisements de déchets et les transformer en gisements revalorisés. "Nous avons rencontré environ 80 entreprises (TPE, PME, startups) de Roubaix pour ce projet, raconte Victor. Il y a eu un gros travail de prospection pour rencontrer l'ensemble de ces entreprises et leur faire comprendre notre démarche. Beaucoup d'entre elles nous ont accueillis positivement avec une réelle envie d'accélérer et d'améliorer leur impact environnemental."
3 200 tonnes de déchets par an
Détruire les déchets coûte un demi-bras aux entreprises. Le prix peut aller jusqu'à 150 ou 200€ par tonne de déchets détruits, et l'ensemble des entreprises roubaisiennes rejettent 3 200 tonnes de déchets par an. À travers leurs audits, Victor et Thibault ont calculés que 600 tonnes sur les 3 200 peuvent être surcyclées.
La mairie de Roubaix a donc lancé un appel à projet qui s'adresse aux entrepreneurs, étudiants, startupers... qui veulent revaloriser ces déchets collectés par les mineurs urbains. Dans ce but, une aide est allouée au projet le plus viable et pertinent. Il y a trois prix : le premier à 12 000€ le second à 8 000€ et le troisième à 5 000€.
L'idée est de débloquer tout de suite 50% de la récompense pour aider le démarrage du projet et le reste de la somme est débloquée si les objectifs de l'appel à projet sont remplis au bout de six mois. C'est financé à hauteur de 60% par l'Union européenne et 40% par la mairie de Roubaix.
Les entreprises, porteurs de projets, mais aussi les étudiants, curieux de découvrir l'expo ou désireux de participer à l'appel à projet peuvent se rendre au couvent des Clarisses du 1er au 30 juin sur rendez-vous : economie.circulaire@ville-roubaix.fr.
Si vous voulez plus d'infos, voici le site de Roubaix Zéro Déchet.