Qui sont les "gardiennes de rue" de la street artist lilloise La Dame Quicolle ?
Aurore Garot,
2 min de lecture
25 nov. 2021,
Culturons-nous, Dans la rue
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Les Gardiennes de rue, c'est le nom donné par Julie, A.K.A. La Dame Quicolle, à ses portraits de femmes qui popent un peu partout sur les murs de Lille. Cette semaine, la street-artist n'en colle pas moins de neuf, dans le cadre d'un partenariat avec la mairie pour la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Du coup, on est parti·e à sa rencontre pendant une de ses heures de colle.
Elles sont assises, accroupies, debout le dos droit, les mains dans les poches, le regard déter' tourné vers nous ou fixant un point lointain. Chacune d'entre elles, pour la plupart des Lilloises, a choisi sa pose pour répondre à la question de Julie, La Dame Quicolle, la street-artist qui leur tire le portrait pour les coller sur les murs de Lille depuis juin. "Je leur demande quelle pose elles auraient aimé avoir, si elles avaient pu se défendre, défendre quelqu'un ou si elles doivent se défendre dans la rue, explique-t-elle.
Neuf nouvelles "gardiennes de rue"
Cheffe de cœur, étudiante, graphiste, écrivaine... Ces "gardiennes de rue" comme elle les appelle, lui ont raconté leur histoire, lors d'une rencontre faite la plupart du temps par hasard. "Toutes ont vécu une violence liée à leur genre : du harcèlement de rue, des violences conjugales ou liées à leur homosexualité, des viols, des problèmes d'éducation, etc...", explique la trentenaire.
Depuis le début de la semaine, ces portraits "authentiques, ni hyper sexualisés, ni vulgarisés" se multiplient dans les quartiers de la ville : dans la station de métro de Porte de Douai, devant la Maison de quartier de Moulins, la médiathèque de Saint-Maurice, l'Aéronef, le cinéma l'Univers, le tiers-lieu Au fil de soi, Chez Violette, le Quartier-Libre et le Grand Sud . "J'ai proposé un partenariat avec la mairie pour en coller neuf cette semaine dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, raconte la Lilloise. Mais je signe avec mon nom d'artiste depuis juillet et il y en a d'autres, à Fives par exemple."
Chacune s'accompagne d'un petit écriteau: "Place aux femmes dans l'espace public !" Car se réapproprier l'espace urbain est un des (nombreux) combats des femmes aujourd'hui, face aux violences sexistes et sexuelles qu'elles vivent en rentrant de soirée, en passant à côté d'un groupe de mecs qui papotent sur toute la largeur du trottoir, en prenant le métro, etc. D'où l'idée d'afficher partout ces femmes ordinaires qui forcent leur place dans la rue. "Elles ont un côté vigilantes, protectrices", termine Julie. Et donnent envie de faire le tour de Lille pour les trouver toutes.
Pour découvrir le reste du travail de La Dame Quicolle, on vous laisse faire un tour sur Instagram.