Ce vendredi 10 décembre, lors du dernier conseil municipal de 2021, la mairie de Lille a voté son plan de prévention et de lutte contre les discriminations envers les personnes LGBTQIA+. Un plan en trois axes qui comprend, entre autres, la création de "safe zones" en ville, des formations de son personnel et l'adhesion au Rainbow Cities Network.
"Oui, il y a une augmentation des agressions LGBTphobes depuis quelques années à Lille, comme partout en France", explique le conseiller municipal lillois en charge de la lutte contre les discriminations, Jérôme Pianezza. Il n'y a pas de chiffres précis mais cet avocat de profession tient à ajouter quand même que "Lille n'est pas la ville la plus sujette aux agressions LGBTphobes." Mais il y en a.
C'est un fait et la mairie a dressé ce vendredi les grandes lignes de son plan sur le sujet. "Ça fait un an qu'on travaille dessus et qu'on le co-construit avec les acteurs du terrain, des commerçants, des citoyens engagés", détaille le conseiller municipal.
Formation, annuaire et safe zones
Trois axes composent ce plan : sensibiliser, accompagner et montrer l'exemple. La ville veut renforcer ses partenariat avec les assos déjà existantes, de continuer à les consulter régulièrement et de les soutenir. Mais aussi de mener des actions, disons plus concrètes.
Pour toujours plus sensibiliser, la municipalité entend par exemple créer des partenariats avec des assos étudiantes, multiplier les créations artistiques et lancer une campagne de comm' contre la LGBTphobie dans l'espace pubic.
Pour ce qui est de l'accompagnement, Jérôme Pianezza évoque la création d'un annuaire des partenaires LGBTQIA+ qu'on pourra bientôt retrouver directement sur le site de l'Office du tourisme de Lille. Un groupe de travail sur l'hébergement d'urgence doit aussi se créer et le conseiller municipal voudrait voir apparaître des "safe zones" dans la ville : des commerces ou des espaces publics référencés où des personnes menacées pourraient trouver refuge en attendant l'arrivée des forces de l'ordre par exemple. Une réflexion avec des commerces et le conseil de la nuit est en train d'être menée pour ça.
L'exemplarité maintenant. Au sein même de la mairie, cette dernière veut assurer "un accueil bienveillant" en formant ses agents (dont ceux et celles de la police municipale), faire en sorte que ses documents administratifs soit "non-discriminants" et adhérer dès janvier 2022 au Rainbow Cities Network (Bordeaux et Paris en font déjà partie).