[Flashback] Le jour où des nonnes belges ont vendu leur couvent pour vivre la belle vie dans le sud de la France
Justine Pluchard,
3 min de lecture
06 mars 2022,
Flashback, WTF
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C'est une histoire belge entièrement vraie, un fait-divers assez dingue qui implique des nonnes belges, un couvent, un château, des Mercedes, des chevaux de course et une soif de liberté. Aujourd'hui, on vous raconte cette folle fuite qui date de 1990, année où des religieuses de Bruges ont vendu discretos leur couvent pour aller couler de paisibles jours dans le sud de la France.
C'est en écoutant un podcast de Programme B ces derniers jours qu'on est tombé·e sur cette histoire belge. Imaginez un peu ça : nous sommes près de Bruges, en 1990 dans un grand couvent vieux d'au moins 600 ans. Il abrite depuis un bail l'Ordre des Pauvres Claires (Poor Clares). Mais à l'époque, elles ne sont plus que huit religieuses, toutes âgées entre 61 et 93 ans, à y habiter.
Ça déménage
On ne sait pas trop ce qui leur est passé par la tête au début de cette année 1990. Mais un beau matin, on a vu partir ces nonnes dans deux voitures et une ambulance (pour la plus âgée), direction le sud-ouest de la France. L'évêque de Bruges a compris, trop tard, qu'elles venaient de vendre leur couvent à un promoteur immobilier pour 50 millions de francs belges (ça fait plus d'un million d'euros aujourd'hui).
Cette vente a été possible parce que le couvent et l'ordre avaient un statut d'asso indépendante de l'église. Mais si les nonnes sont juridiquement dans les clous, vous vous doutez bien qu'elles ne sont pas allées demander l'autorisation morale à l'évêque qui est tombé des nues en apprenant la nouvelle.
Surtout que le plus dingue reste à venir.
South Life
Car les nonnes n'ont pas fait tout ça pour aller faire sagement pénitence dans un lieu plus petit et plus facile à chauffer. Elles ont plutôt eu envie de profiter un peu de la vie. Comment ? Déjà en s'achetant un petit château dans le sud-ouest de la France, dans le Gers.
Ensuite, les gens autour les ont vues débarquer le dimanche à l'église en Mercedes. Il se dit aussi qu'elles ont fait l'acquisition de trois chevaux de courses, d'une ferme et auraient même fait un pèlerinage à Lourdes... en jet privé. Bref, une vie de jeunes retraitées de la fonction religieuse sous le doux soleil du sud. Dans un article anglais, daté du 21 mars 1990, on peut lire : "L'esprit de l'émancipation de la femme a même pénétré l'enceinte d'un couvent". Et pas qu'un peu d'ailleurs.
Un juge d'investigation a pris un avion pour aller mener l'enquête auprès des sœurs rebelles, vous pensez bien. Car dans cette histoire de femmes, c'est le nom d'un homme qui revient pas mal par la suite : Ronny Crab, l'homme à tout faire du couvent, qui aurait incité et aidé les nonnes à mettre en place cette juteuse transaction pour en toucher une partie.
On ne va pas vous raconter ici ce qui est arrivé entre Ronny Crab, les sœurs et la justice belge car le journaliste Anton Stolper le raconte en détails dans ses trois épisodes de "La folle cavale des nonnes Belges" de Programme B, diffusé sur Binge Audio. Il a retrouvé le fameux château des nonnes, a discuté avec les ancien·ne·s du village et est aussi reparti en Belgique remonter la piste de l'homme à tout faire inquiété par la justice. On vous laisse écouter tout ça, c'est croquant à souhait.