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Pourquoi la future ligne de tram a peu de chances de passer par Lille-Flandres ou par le centre de Lille ?

Justine Pluchard 7 min de lecture
06 avr. 2022, Chiant mais importantTransports

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Ça y'est, la phase de concertation pour les futures lignes de trams et de bus à haut niveau de service (BHNS) est terminée depuis le 5 avril dans la métropole lilloise. Et à Lille, la mairie a pris les devants pour répondre à quelques interrogations qu'elle a pu entendre sur le choix des tracés à l'intérieur ou vers Lille.

La ville de Lille a logiquement grandement participé à l'élaboration du schéma directeur des infrastructures de transports (SDIT) voté en conseil métropolitain en juin 2019. Dans ce SDIT, on retrouve l'ensemble des projets des futures lignes de tram, de bus à haut niveau de service et même du fameux téléphérique entre Saint-So et Fives Cail. Tous ces projets ne se feront pas en même temps et chacun demande de passer par de multiples étapes d'études et de concertation avant de voir le jour.

Celle de la concertation autour des deux nouvelles lignes de tram et des deux lignes de BHNS vient de s'achever (plus de détails ici). Pendant six semaines, tous·tes les métropolitain·e·s ont pu donner leur avis en ligne ou lors de réunions. La mairie de Lille a voulu faire un point sur sa contribution à ce qu'elle appelle "le volet lillois". Et en a profité pour apporter quelques réponses à des questions soulevées lors des réunions ou par l'opposition.

Car à Lille, c'est bien l'arrivée d'une nouvelle BHNS mais surtout d'une nouvelle ligne de tram qui a suscité beaucoup de réaction, et notamment sur les tracés. La ville qui dit "assumer ses choix" voudrait désormais les expliquer plus en détails.

  • Pourquoi la nouvelle ligne de tram ne passe pas par la Lille-Flandres ?

C'est une question que beaucoup de monde se pose : la future ligne de tram qui doit relier Lille à plusieurs villes limitrophes comme Wambrechies, Haubourdin ou encore Wattignies n'aura pas de terminus ou même d'arrêt à Lille-Flandres. Pour Jacques Richir, adjoint au maire en charge de l'espace public et des mobilités, renforcer encore la gare n'est pas judicieux. "La gare est déjà desservie à 360°, à la fois par les deux trams, les deux lignes de métro, douze lignes de bus et tous les TER." Ce qui est déjà pas mal selon l'adjoint qui compte aussi (un peu comme tout le monde d'ailleurs) sur le doublement des rames de la ligne 1 du métro pour accroître cette desserte.

Autre argument pour la mairie : le passage compliqué de la future ligne de tram à cet endroit déjà saturé. En 2016, la ville avait mis en place un nouveau plan de circulation pour réduire la circulation automobile au profit de voies de bus. Elle avait également coupé l'avenue Willy-Brandt et c'est là que certain·es aimeraient voir passer le futur tram pour desservir Lille-Flandres. Impossible selon l'élu : "Il y a encore l'entrée de nombreux parkings sur cette avenue qui est également cruciale pour l'accès aux secours. Sans compter que, désormais, il y a jusqu'à 75 000 piétons par jour qui circulent entre les deux gares. Y faire passer un tram toutes les trois minutes semble déraisonnable."

D'où cet arrêt à Lille-Europe, par le boulevard de Leeds qui, toujours selon la mairie, offre plus de possibilités pour la traversée du tram.

  • Pourquoi la nouvelle ligne de tram ne passe pas par le centre de Lille ?

L'objectif de la maire de Lille avec cette nouvelle ligne de tram est clair : amener le tram dans les quartiers populaires et les villes périphériques. Mais pour les amener où ? Non pas vers le centre-ville, ce que plusieurs voix déplorent, mais vers des "hubs" aux quatre coins de la ville comme Grand-Palais (si le tram pousse jusque là), Porte-d'Arras/Porte des Postes ou encore Port de Lille.

"Nous assumons totalement ce choix de ne pas traverser le centre-ville : on préfère ce maillage pour assurer la desserte de la ceinture lilloise et des nouvelles activités comme la future Cité Administrative ou Concorde", argue Jacques Richir. Une sorte de "ring-tramway" en somme.

  • Pourquoi le tram ne passera par le boulevard Vauban ?

Les étudiant·es de la Catho et des autres écoles du secteur n'auraient certainement pas dit non à un arrêt de tram juste à côté. Mais le tracé bifurque après la Citadelle par la rue Solfé pour rejoindre le boulevard de Lorraine et de Moselle. La mairie avance deux raisons à ça :

  • pour rejoindre la place Tacq, le tram qui passerait boulevard Vauban aurait vraisemblablement dû continuer après Cormontaigne vers la rue d'Isly. Sauf qu'il est difficile d'imagine faire passer le tram sans amputer quasiment totalement la circulation dans cette rue d'Isly alors que c'est une voie très empruntée par les véhicules d'urgence.
  • la ville garde une importante réserve foncière du côté des boulevards de Lorraine et de Moselle qui permet aisément de faire passer une ligne tram. Un héritage des années 70-80 qui devait à l'origine servir au bouclage du périph' automobile lillois.

Pour autant, la ville assure que les étudiant·es du secteur auront un transport en commun à moins de 5 minutes. Que ce soit le métro Cormontaigne, trois futures stations de tram ou arrêt de BHNS.

  • Quid d'un tram vers l'aéroport de Lesquin ?

Un tram qui relierait Lille à l'aéroport de Lesquin en quinze minutes. Un projet alléchant qui a failli voir le jour. En tout cas, on y a cru en 2018, rappelez-vous. Les rails de ce tram se sont vite emmêlés au sein de la MEL et des villes qui n'étaient pas contentes du tracé. Même Lille ne paraissait pas très emballée par l'idée. Le projet est finalement tombé officiellement à l'eau en 2019 et il n'est pas prêt de revenir sur la table selon la mairie de Lille.

"Pour créer une ligne de tramway, il faut justifier un potentiel de 100 000 voyageurs par jour. Aujourd'hui, on estime qu'une ligne de tram vers l'aéroport en compterait 8 à 10 000 par jour", argue Jacques Richir. Pour l'élu, la navette actuelle qui relie Lille-Flandres à l'aéroport semble toujours suffisante aujourd'hui.

  • Les autres questions

Niveau calendrier, on passe désormais à l'étude de cette phrase de concertation. Ensuite, le bilan sera présentée au conseil métropolitain le 24 juin 2022. Viendra ensuite le temps des études qui dureront deux ans puis celui de l'enquête publique vers 2024.

De quoi laisser du temps pour se pencher sur d'autres questions qui rentrent en jeu. Comme celui de la traversée des ponts lillois par le tramway (la ville propose par exemple une nouvelle passerelle tram-piéton pour le pont de Tournai) ou encore celui du stationnement des voitures à l'entrée de la ville.

Vous pouvez toujours jeter un œil à la plateforme de concertation de la MEL qui reprend les différentes réunions et les contributions des six semaines qui viennent de s'écouler.

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par Justine Pluchard

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