Le Centre Oscar Lambret a sorti une série sur la sexualité chez les jeunes atteints de cancer
Maxence Binot,
2 min de lecture
02 juin 2022,
Maxence Binot,
2 min de lecture
02 juin 2022,
La sexualité peut être un sujet gênant pour certaines personnes : des difficultés à en parler, à poser des questions, à se confier, etc. L'embarras est d'autant plus exacerbé quand il s'agit d'un·e jeune souffrant d'un cancer. C'est pourquoi la web-série portée par le Centre Oscar Lambret veut lever le voile avec "Sans Tabou". Le premier épisode est déjà dispo sur YouTube.
Environ 382 000, c'est le nombre de nouveaux cas de cancers chaque année dans l'Hexagone, selon Santé Publique France. Même s'ils représenteraient moins de 2000 cas par an, les adolescent·es et jeunes adultes ne sont malheureusement pas épargné·es. Sarcome de l'ovaire, leucémie, lymphome... Les diagnostics sont nombreux et les interrogations le sont tout autant. "Suis-je contagieux·se ?" "J'ai l'impression que mon pénis rétrécit, est-ce normal ?" Des questions légitimes, surtout à cet âge mais qui, on imagine bien, sont difficiles à poser.
Le Centre Oscar Lambret a donc eu envie de libérer la parole sur le sujet. L'idée a fleuri en 2017 dans les cerveaux de l'oncopédiatre (traitement des cancers chez les jeunes) Cyril Lervat et de la psychologue Fayza Ait-Kaci. Le metteur en scène Stéphane Van De Rosieren s'est ensuite chargé de matérialiser ça par une web-série intitulée Sans Tabou.
La série suit différents personnages malades qui s'interrogent sur leur sexualité au détour de conversations. Il y a par exemple Alexandre, touché par un cancer des testicules, ou Nadia et son sarcome de l'ovaire. On compte sept épisodes de six minutes en moyenne, avec un budget total de 47 000 euros (dont 30 000 euros versés par le COL).
On ne va pas y aller par quatre chemins, l'œuvre est à l'image de son titre. Les dialogues sont bruts, emprunts de réalité, laissant transparaître diverses émotions. Mais on retient surtout le rire avec des répliques dépouillées de toute bienséance qui font mouche comme : "On va peut-être pas faire le bulletin météo de ma bite".
Stéphane précise qu'il voulait que "les mots sortent simplement". Le résultat est appuyé par un casting impliqué. "Il fallait une dimension humaine avec des acteurs et actrices ayant la volonté de défendre ça." Pour attester de sa crédibilité, le scénario a même été relu par quelques médecins et patient·es.
Comme montré juste au-dessus, le premier épisode est disponible gratuitement sur YouTube. Sinon, la diffusion aura d'abord lieu en milieu médical. De son côté, Stéphane voit plus loin : "Je vais porter la série à la connaissance du grand public à partir de septembre". Comme des ciné-débats dans les salles obscures de la métropole par exemple.
Il est également question de participation aux festivals de courts métrages et séries. Peut-être aussi le sous-titrage en anglais pour une accessibilité plus importante et un export à l'étranger ? Qui sait ?
article écrit
par Maxence Binot