Un banc pas comme les autres s'est planté sur la place Philippe-Lebon

L'asso Saint-Michel en transition n'en est pas à son premier projet sélectionné par le budget participatif. L'une de ses missions consiste à verdir encore et toujours plus la place Philippe-Lebon, au cœur du quartier, et à organiser des animations autour. Ils sont plus de 200 adhérent·es aujourd'hui mais le cœur de l'asso est composé d'une collégiale de sept habitant·es qui se réunissent tous les mois pour faire le point sur les projets.

Et forcément, celui du banc-d'eau est beaucoup revenu ces derniers mois. "Tout a été très ralenti avec le Covid, explique Jean-Damien, membre de l'asso. Mais quoi qu'il arrive, on partait d'une page blanche donc il fallait de la patience."

Designers lillois

Ce sont Clément Lascombes et Simon Carrez, deux jeunes designers lillois qui ont été choisis pour le projet. Diplômés en 2019, c'est leur premier projet depuis leur sortie de l'école où ils se sont rencontrés. Ils ont eu à cœur de suivre les directives de l'asso tout en se conformant au cahier des charges d'un mobilier urbain. Cinq esquisses ont été proposées puis fignolées avec le temps. "Le plus dur ? Intégrer dans un banc une citerne de 500 litres", confie Simon.

Car l'asso avait trois gros critères en tête :

• une grosse citerne pour récolter le plus d'eau de pluie possible
• des éléments de fabrication qu'on peut retrouver dans le commerce
• les plans du banc mis en open source

Voilà donc le modèle final qui pèse 500 kilos à vide et qui a été déposé par une grue à la mi-juin. Il se situe juste à côté de l'école de la place Philippe-Lebon et est rattaché à une de ses gouttière principales. L'eau de pluie passe par un premier filtre avant d'arriver dans la citerne cachée tandis que le surplus part directement à l'égout. Un système de pompe avec manivelle et tuyau se fixe ensuite dessus pour aller arroser les plantes ou remplir des arrosoirs. Tout le matos est conservé à l'intérieur du banc mais protégé par un cadenas bien entendu.

Vivement l'automne

Pour les couleurs, ce sont simplement celles déjà présentes à côté de l'école. Et les designers ont même conçu un modèle de banc un poil plus long que prévu pour y rajouter un jeu pour les enfants. Le concept va être expérimenté pendant un an avant de, pourquoi pas, être dupliqué dans d'autres quartiers, écoles et même villes (d'où le fait de mettre le plan en open source).

S'il a fallu 40 000€ de budget pour ce modèle, la note sera beaucoup moins salée pour les prochains bancs-d'eau puisque les plans sont là et qu'une entreprise sait désormais les construire. Pour l'instant, avec les chaleurs de l'été, il y a peu d'eau dans le banc du quartier Saint-Michel. "Mais on sait très bien que l'automne va venir remplir tout ça et qu'on aura de quoi faire boire les plantes l'été prochain", conclut Sophie de l'asso.

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