Mois Sans Tabac : fumer en petite quantité, c'est risqué pour la santé ?
Mathilde Dolinger,
5 min de lecture
12 oct. 2022,
Mathilde Dolinger,
5 min de lecture
12 oct. 2022,
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Pour la faire courte, oui. Pour la faire plus détaillée, on vous laisse lire ce qui suit, parce qu'on a posé quelques questions à la tabacologue Maryse Thelliez. Afin d'avoir une raison supplémentaire de commencer le "Mois sans tabac" de novembre. Ou de ne pas commencer à fumer, tout simplement.
Avant toute chose, sachez que la personne qui rédige cet article fume par intermittence depuis sept ans. Donc promis, on n'est pas dans le jugement. Parenthèses fermées, rentrons dans le vif du sujet : fumer peu de clopes quotidiennement et ne fumer qu'occasionnellement, c'est dangereux pour la santé, notamment quand on est jeune. Et il est temps de casser nos idées reçues sur la question.
De base, rien n'inspire confiance dans la clope, puisqu'il y a 7000 substances chimiques dont au moins 70 cancérigènes. Si on rentre un peu plus dans le détail, on trouve notamment de la nicotine, des goudrons, des gaz toxiques comme le monoxyde de carbone, de l'arsenic et des métaux lourds type plomb et mercure. Que des composants néfastes pour la santé et ça dès la première cigarette.
"C'est comme si une fois par jour ou pendant une soirée, on décidait de respirer ce qui sort d'un pot d'échappement d'une voiture voire d'un camion, en pensant que ça n'aurait pas de conséquences", raconte la tabacologue Maryse Thelliez. Statistiquement, on a constaté que pour les petit·es fumeur·ses au quotidien le risque de cancer pulmonaire et d'infarctus augmente de 7% à chaque cigarette. Et ce chiffre grimpe pour les femmes." Sans parler des problèmes cardio-vasculaires que ça engendre également.
"Non, mais je peux arrêter quand je veux." Oui, oui, on la connait cette phrase. Et souvent quand on la dit, on sous-estime le pouvoir addictif de la clope. "C'est une fausse impression", déclare Maryse Thelliez. Car quelqu'un qui se définit comme petit·e fumeur·se ou occasionnel·le est souvent un·e gros·se fumeur·se qui s'ignore.
"Deux tiers des personnes qui démarrent la cigarette vont devenir accro, continue la tabacologue. Quand on est jeune, on va commencer par fumer une cigarette par-ci par-là et très vite on arrive à un tabagisme quotidien. C'est très rare que ça n'arrive pas." Ça s'explique par le fait que la dose de nicotine est très élevée dans la cigarette et qu'elle provoque un plaisir intense instantané.
On part souvent du principe qu'en tant que fumeur·se, réduire la quantité de cigarettes permet de réduire progressivement l'addiction à la nicotine. Oui...mais non.
"On est accro à une dose de nicotine, explique Maryse Thelliez. La personne qui fume va prélever ce dont elle a besoin. Si elle fume beaucoup de cigarettes, elle va avoir tendance à crapoter et donc prendre plusieurs petites doses. Si elle fume moins de cigarettes, le tirage sur cette dernière va être plus important." Donc quelqu'un qui fume 15 cigarettes par jour et qui passe à 5 ne va pas réduire la quantité de nicotine ingérée. Elle va tirer dessus trois fois plus pour prendre sa dose.
S'ajoute à ça le facteur prix : ça coûte une blinde un paquet (environ 10€ et le prix va augmenter), surtout quand on est jeune et fauché·e.
Prenons le cas de notre ami imaginaire Alphonse. Il fume 5 cigarettes par jour pendant un an, puis il arrête. Il reprend des mois plus tard, en fumant 10 cigarettes par jour pendant un an. Son risque de choper un cancer des poumons est doublé par rapport à une personne qui ne fume pas. Dans un monde parallèle, fake Alphonse part sur les mêmes bases, reprend la clope, sauf qu'il va en fumer 5 par jour pendant deux ans. Son risque de cancer va être multiplié par 16 voire 32.
Dans les deux cas, il fume la même quantité de cigarettes, seule la période change. Conclusion : "Il vaut mieux quelqu'un qui fume beaucoup pas longtemps, que quelqu'un qui fume le même nombre de clopes mais étalé dans un temps plus important", termine la tabacologue. Même si le best du best, c'est de ne pas fumer du tout #CQFD.
Si vous êtes concerné·e, on ne peut que vous conseiller de faire l'opération "Mois sans tabac" qui démarre en novembre. Le défi est de ne pas fumer du tout pendant tout le mois (pour augmenter les chances d'arrêter définitivement). Vous pouvez être aidé·e et suivi·e par des spécialistes, avoir le soutien de gens qui arrêtent comme vous et recevoir un kit d'aide via les appli Android et iOS ou le site Tabac Info Service.
Article sponsorisé @ARS_Hauts_de_France
article écrit
par Mathilde Dolinger