Voilà plusieurs mois maintenant que le Windsor et ses fameux cocktails sont menacés de disparaître. Le problème on vous le rappelle : le bar est abrité juste à côté de l’hôtel Bellevue, qui souhaite récupérer le local pour s’agrandir. L’affaire est portée devant la justice mais traîne en raison de sa complexité. On fait le point sur la situation.
Commençons par résumer les faits car c'est une histoire compliquée. Le Windsor, c’est 25 ans d’existence, et toujours le même gérant : Gauthier Castelain. C’est aussi un quart de siècle de voisinage avec l’hôtel Bellevue, qui tourne depuis quelques semaines au règlement de comptes. Pourquoi ? Parce que c’est la société lilloise d’investissement hôtelier (SLIH) qui possède l’hôtel et les murs que Gauthier sous-loue via un contrat de location-gérance signé il y a 25 ans (et dans lequel certaines irrégularités ont été découvertes).
Aujourd'hui le Bellevue veut récupérer ces murs. Sauf que Gauthier, évidemment, veut rester et surtout faire reconnaitre son fonds de commerce. "C’est moi qui l’ai créé. À l’origine, il n’y avait rien et le local était à l’abandon. Si aujourd’hui ce n’est pas reconnu, je n’aurai même pas d’indemnité d’éviction pour pouvoir rebondir ailleurs“, se désolait-il, il y a plusieurs semaines déjà.
Plus d'investigations nécessaires
Gauthier a perdu une première fois devant le tribunal de commerce il y a quelques mois : il est donc officiellement expulsable depuis. Sauf que cette semaine, il est à nouveau passé devant la justice, qui semble avoir entendu ses revendications. "Le tribunal judiciaire a constaté qu'il y avait bien un loup dans le contrat de l'époque. Mais il entend aussi mes arguments aujourd'hui. Le juge a donc décidé de faire une collégiale avec d'autres juges qui vont se pencher sur l'affaire et aller plus loin dans les investigations."
C'est une première victoire pour le gérant, qui craignait de devoir faire très rapidement ses cartons. Du coup, pour le moment, le bar est toujours ouvert "comme si de rien n'était" et Gauthier n'a aucune idée de quand la prochaine décision va tomber. En attendant, il a gagné un peu de répit mais surtout, il a repris espoir.