Immeubles effondrés : que deviennent les commerces voisins toujours fermés ?

Entre 15 000 et 20 000 euros. Voilà à peu près ce que chaque commerce de la rue Saint-Nicolas a perdu depuis sa fermeture forcée le mois dernier. Ils sont trois à être concernés : le resto asiatique Kozmo, le disquaire indépendant Urban Music et le magasin de fringues Wrung. Tous ont le même son de cloche : ça commence à être très dur psychologiquement et financièrement. "On n'a aucune aide financière, nos assurances nous ont dit qu'on était des dommages collatéraux", commente Hakim, le gérant de Wrung.

Pour le moment, le flou est complet quant à leur avenir. "On nous a affirmé qu'on y verrait plus clair à la mi-janvier mais pas avant", explique Pascal, le boss d'Urban Music. En attendant, il faut trouver des solutions, comme déménager. Qui va où ? Qui reste fermé ? On fait le point commerce par commerce.

Urban Music déménage

Après un mois de fermeture, une solution a été trouvée avec la ville de Lille pour permettre au disquaire de s'installer dans un autre local. Depuis ce mardi, il a ouvert une antenne provisoire dans la galerie de la Grand'Place et peut à nouveau vendre ses produits. "La mairie m'a aidé à trouver l'endroit, a accéléré l'administratif et a négocié un loyer plus abordable car à la base c'était beaucoup trop cher pour moi", détaille Pascal.

Si une partie de son stock est restée rue Saint-Nicolas, la très grande majorité a donc été déménagée dans son nouveau magasin éphémère (trois fois plus grand), accessible aux mêmes horaires d'ouverture qu'à son habitude : 11h 19h du lundi au samedi (et les dimanches jusqu'aux fêtes de fin d'année).

Wrung reste fermé

Le magasin de vêtements n'a, de son côté, pas encore trouvé de solution. Le problème : l'argent. "La mairie m'a aussi proposé un local (au Passage 57) pour déménager de façon provisoire. Mais le truc c'est que même si on me fait une fleur sur le prix du loyer, ça reste exorbitant, je ne peux pas accepter", se désole Hakim.

Pas de réouverture en vue, sauf si un bon plan apparaît. "C'est terrible car Noël c'est trois mois de travail, c'est 25 000 euros de pertes qui vont s'ajouter au 20 000 déjà perdus", continue le gérant, qui insiste au passage pour remercier toutes celles et tous ceux qui lui envoient des messages de soutien au quotidien.

Kozmo cherche une solution

C'est déjà difficile de déménager un magasin qui vend des produits "simples" à transporter, on vous laisse imaginer quand c'est un resto, ses frigos et même carrément sa cuisine qu'il faut déplacer. "On fait du frais et du fait-maison, il y a des normes à respecter, tout est hyper compliqué", confirme Alexandra, la gérante.

Déménager ailleurs, ça l'intéresse, mais elle ignore comment. "Je vais voir avec la mairie ce qui est possible de faire mais honnêtement ça devient très dur." Pour résumer : le resto est toujours fermé, mais on espère très vite retrouver ses bons produits asiatiques ailleurs.