Programme anti-embouteillages, péage positif, écobonus... Appelez ça comme vous voulez, le principe reste le même : payer des automobilistes qui laissent leur voiture au garage aux heures de pointe plutôt que d’emprunter l'A1 ou l'A23. La MEL lance officiellement les pré-inscriptions pour cette première expérimentation le 3 avril. On vous explique comment ça marche.
Ça fait presque dix ans que la MEL bosse sur ce projet d'écobonus. L'idée vient directement du dispositif mis en place à Rotterdam, que les élu·es métropolitain·es ont découvert après un voyage là-bas en 2015. Mais il a fallu un bon nombre d'années pour obtenir toutes les autorisations côté français.
Mais là, ça y'est, on y est. La MEL lance officiellement la machine cette année et ça démarre le 3 avril avec l'ouverture du site pour trouver les 5 000 premiers volontaires de l'expérimentation. Le but est d'inciter ceux et celles qui bossent dans la métropole et empruntent quotidiennement l'A1 et l'A23 aux heures de pointe, à changer leurs habitudes. En gros, ils laissent Titine au garage et optent :
- pour le covoit'
- le télétravail
- le train, le bus ou autres transports en commun
- le vélo (quand c'est possible bien entendu)
Et pour les motiver, la MEL reverse 2€ par trajet évité en allant jusqu'à max 80€ par mois.
On va ressortir les points boulettes pour vous énumérer tout ce qu'il faut savoir sur ce nouveau dispositif et sur votre potentielle éligibilité.
Qui est ciblé ?
Les gens qui bossent dans la MEL mais qui n'y vivent pas forcément sont la première population visée. Pour cette première expérimentation de 9 mois, ce sont donc surtout celles et ceux qui empruntent chaque jour l'A23 et l'A1 :
- vers la métropole lilloise le matin entre 7h et 9h
- depuis la métropole lilloise le soir entre 16h30 et 18h30
Les habitant·es de Seclin et Lesquin sont donc concerné·es par exemple. Mais aussi ceux du Valenciennois, du Béthunois, du bassin minier ou encore du Douaisis et du Cambrésis.
Quel calendrier ?
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du 3 avril au 12 mai : le site internet sera ouvert et vous pourrez vous pré-inscrire sur la base du volontariat. Une liste d'infos sur vos habitudes de trajets solo en voiture sur l'A1 ou l'A23 vous sera demandée.
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de mai à juin : grâce au système de caméras LAPI qui lisent les plaques d'immatriculation, la MEL va vérifier si les infos sur vos habitudes autoroutières sont bonnes. Les caméras seront placées sur les panneaux de messages des deux autoroutes, le temps de checker l'éligibilité des volontaires.
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été 2023 : les volontaires seront recontacté·es pour confirmer ou non leur participation à l'expérimentation. S'ils sont éligibles, ils devront fournir le reste de leurs pièces justificatives et télécharger l'appli qui leur permettra ensuite de se faire rembourser leurs futurs non-trajets.
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de septembre 2023 à juin 2024 : l'expérimentation de l'écobonus sur la première tranche des autoroutes A1 et A23 sera lancée. Si elle est concluante (et donc qu'il y a moins de bouchons et des changements d'habitudes), d'autres axes pourraient aussi tester l'écobonus comme l'A25 ou la RN41.
Comment ça marche ?
Les volontaires éligibles vont donc devoir changer leurs habitudes à partir de septembre. À chaque fois qu'ils éviteront un trajet solo en voiture comme ils le faisaient avant, ils pourront gagner 2€ par trajet. L'écobonus ne fonctionne qu'en semaine, hors jours fériés et vacances scolaires. Et c'est via l'appli qu'ils devront fournir des justificatifs comme des billets de trains, des attestations employeur ou autres.
L'appli va aussi se servir de la géolocalisation pour checker aussi le télétravail par exemple. Les données seront effacées ultra rapidement conformément à la loi selon la MEL. C'est d'ailleurs aussi par souci de protection des données que les caméras LAPI ne seront pas utilisées pour le contrôle des volontaires. La MEL indique que l'expérimentation reposera avant tout sur la confiance mais qu'elle mettra en place des "appels mystères" pour checker par exemple ceux et celles qui affirment faire du covoiturage.
Voilà dans les grandes lignes ce qui vous attend avec ce nouveau dispositif anti-embouteillages. L'objectif affiché pour juin 2024 : réduire le trafic sur ces deux axes d'environ 6% par rapport aux précédentes années.