La rue Pierre Mauroy
Depuis plusieurs mois, elle est rouverte à la circulation piétonne et aux voitures. Les débris ont en effet été évacués et une palissade en trompe-l'œil a même fait son apparition depuis cet été pour une "continuité visuelle", expliquait à l'époque la maire Martine Aubry. Concernant les deux immeubles effondrés en eux-mêmes, il reste encore à démolir les quelques parties qui sont toujours debout, mais le gros du travail de déblayage est terminé.
L'enquête pour déterminer les causes exactes du drame est toujours en cours, impossible donc de vous fournir une réponse précise de ce côté-là. "On attend toujours le rapport de l'expert judiciaire", a affirmé Arnaud Deslandes, le premier adjoint au maire. Quand à ce que va devenir cet espace vide, pour l'instant on n'en est pas encore là.
La rue Saint-Nicolas
Depuis les effondrements de novembre 2022, il est toujours impossible de circuler dans une partie de la rue Saint-Nicolas, et notamment de passer de celle-ci à la rue Pierre Mauroy. L'une des raisons : le numéro 34 de la rue Saint-Nicolas. "Des mesures d'urgence ont été prises mais malgré tout il reste des désordres structurels très forts et un risque d'effondrement qui nous empêchent de rouvrir et nous obligent à bloquer cette partie de la rue", a détaillé Arnaud Deslandes.
L'autre raison : les caves qui se trouvent sous la voirie à cet endroit et qui seraient selon les mots de Martine Aubry (en juin 2023) "dans un état catastrophique". Celles-ci ne sont toujours pas sécurisées à ce jour et le risque d'affaissement de la chaussée est donc encore présent. Conclusion : on ignore totalement quand la rue Saint-Nicolas sera à nouveau accessible dans son entièreté.
Ailleurs dans Lille
"Depuis novembre 2022, 23 évacuations d'urgence ont été nécessaires, dont 10 sont toujours d'actualité dans différents quartiers de Lille", a avancé le premier adjoint. En résumé : il n'y a pas que le centre ou le Vieux-Lille qui est touché. "Avant l'effondrement, on avait environ 140 signalements par an. En 2022, on en a eu 400 au total, et déjà 300 depuis le 1er janvier 2023, a continué Arnaud Deslandes. Le service qui se charge de tout ça a triplé sa charge de travail".
Ce qui en soi n'est pas une mauvaise chose puisque les contrôles ont peut-être permis d'éviter d'autres drames. Et au-delà, ça a ouvert les yeux de certains et certaines et ça en a poussé d'autres à prendre leurs responsabilités. "On en profite pour rappeler aux propriétaires et aux syndicats de jouer leur rôle correctement, de contrôler et entretenir régulièrement leurs bâtiments."
Et après ?
Pour qu'une telle tragédie ne se reproduise plus, la ville a travaillé sur un projet. "Martine Aubry a contacté Patrice Vergriete, le ministre délégué chargé du logement pour lui proposer une expérimentation sur le territoire de Lille. Elle n'existe pas en France mais fonctionne en Espagne et au Québec", toujours selon Arnaud Deslandes.
Voila de quoi il s'agit : "À chaque fois qu'il y aura une vente sur un immeuble datant du 17ème ou 18ème siècle (ceux concernés par les désordres et ceux sur lesquels il y a eu le plus d'interventions humaines), il y aura une obligation de diagnostic structurel valide pour 10 ans. En cas de problème détecté, la ville se donnera le droit de suspendre la vente pour prendre les mesures d'urgence nécessaires." Pour l'instant, Lille est dans l'attente d'une validation ou non par le ministre en question.