Mi-décembre, Boris Charmatz fait danser sa troupe à l'Opéra de Lille

Dans sa dernière création Liberté Cathédrale, Boris Charmatz fait de l'église une chorégraphie, avec 25 danseur·ses. Un spectacle happening où le public entoure la troupe en mouvement et où les volées de cloches, le son de l'orgue mais aussi le silence (celui des victimes de l'institution religieuse) changent l'atmosphère de l'Opéra de Lille. À découvrir du 14 au 19 décembre.

On va faire un peu de grec. Le mot "église" vient de "ekklêsia" qui veut dire "assemblée". Un mot qui parle beaucoup à Boris Charmatz dont la passion est de faire danser une "assemblée" de corps dans ses spectacles. Le chorégraphe français a donc imaginé sa propre église-assemblée. Elle danse et elle est tout-terrain, puisqu'elle sort du bâtiment religieux pour se présenter partout, dans l'espace public, dans une usine à Lyon et aussi dans le bâtiment de l'Opéra de Lille.

Un spectacle happening

Alors, on ne parle bien évidemment pas d'une secte. Son église est plutôt un spectacle happening, du nom de Liberté Cathédrale, réalisé avec 25 danseur·ses, invité·es et issu·es de la troupe allemande du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch (dont il est devenu le directeur artistique en août 2022).

Oubliez donc la scénographie classique avec vous en face de la scène. Boris Charmatz, ce qu'il aime, c'est bousculer les codes. Dans la salle de spectacle de l'Opéra, le chorégraphe a profité de l'installation d'un parquet en bois (pour les 100 ans du lieu), pour en faire sa scène et l'entourer du public.

Orgue, volées de cloches et silence

Pour ce qui est de la musique, elle changera d'une partie à l'autre (il y en a 5 en tout). Au début, ce sont les danseur·ses que vous allez entendre, chantant a cappella, une version simplifiée la sonate pour piano (opus 111) de Beethoven. Puis viendront l'orgue, les volées de cloches mais aussi le silence. Celui qui est si caractéristique des églises mais aussi celui des victimes de pédocriminalité de l'institution religieuse.

Dans ces différentes parties musicales, la danse l'accompagnera bien sûr. Avec des grands gestes qui débordent des corps, qui repoussent les autres, mais qui cherchent aussi le contact de l'autre, et qui se déploient aux rythmes des résonnances musicales. Bref, ça s'annonce puissant, chaotiquement précis et poétique, à l'image d'autres chorégraphies de Boris Charmatz à l'Opéra de Lille (et non, ce n'est pas sa première fois à Lille).

On réserve ?

Le spectacle dure 1h45 et est joué sur 5 dates : les 14, 15, 16, 18 et 19 décembre. Il commence à 20h sauf le samedi 16 où il démarre à 18h. Côté prix, vous pouvez choper une place à 5€ comme une place à 37€. On vous laisse réserver vos billets en ligne où vous pouvez choisir votre siège. Attention, il n'en reste plus des masses.