Paquets de cigarettes, tubes de crème, t-shirts ou encore petites chaussures en cuir : tous les objets produits à l'usine peuvent devenir des outils militants aux messages sociaux puissants si on sait bien les détourner. Après Mai 68, plusieurs ouvrier·es d'usine ont choisi de faire grève (entre 1969 et 1999) mais différemment de ce qu'on connaît habituellement.
Pas d'arrêt de travail, pas de manifestation à l'extérieur avec des pancartes. "Les ouvriers ont continué à travailler mais sans rapporter de l'argent à l'entreprise, commence Alice Noble, l'une des étudiant·es à l'origine de l'expo gratuite "Objets en grève, la lutte en héritage" à la Galerie Commune de Tourcoing. Ils ont détourné la production d'objets en les transformant en objets de lutte et donc invendables." C'est malin et ça donne quelque chose d'aussi efficace qu'une bonne pancarte de manif.
Des clopes CGT et autres objets singuliers
C'est dans le cadre de leur M2 Arts, qu'Alice et une quinzaine d'autres étudiant·es de l'Université de Lille ont monté l'expo qui s'arrête le 21 décembre et qui s'est coconstruite avec les Archives Nationales du Monde de Travail de Roubaix. "Les Archives nous ont présenté 35 objets de grève d'ouvriers d'usines locales et de toute la France qu'on a décidé de présenter", raconte Alice.