La préfecture vient de lâcher l'info par décret ce mardi 13 février. Les personnes ayant pris leur place pour le concert de Freeze Corleone, ce jeudi 15 février, vont peut-être devoir se faire rembourser leur billet. L'event est interdit par décret. Ce qui ne veut pas dire annulé, car le producteur de l'artiste a déposé un recours et qu'une audience aura lieu ce jeudi matin. La décision de justice sera donnée dans la foulée.
Plusieurs causes sont évoquées dont l'enquête préliminaire dont fait l'objet le rappeur français depuis samedi dernier à Nice pour apologie du terrorisme. Le fondateur de l'asso de victimes Life For Nice avait déposé plainte à la suite du morceau Haaland, dans lequel le rappeur ferait référence à l'attentat de Nice du 14 juillet 2016 : "j'arrive dans le rap comme un camion qui bombarde à fond sur la..."
Apologie du terrorisme, antisémitisme, complotisme...
Mais ce n'est pas la seule raison reprochée par le préfet au rappeur : "Les paroles de plusieurs chansons de Freeze Corleone contiennent en effet des propos complotistes ouvertement antisémites et empreints d’une admiration pour la personne d’Adolf Hitler et le IIIème Reich", indique la préfecture.
Elle rappelle que "la provocation à la discrimination, à la haine ou la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée constitue un délit." Et l'apologie du terrorisme est une infraction pénale.
Eviter des troubles à l'ordre public
Toujours selon la préfecture, "il existe un risque élevé" que ce genre de propos (y compris homophobes et racistes qu'on peut entendre dans d'autres titres) soient tenus pendant l'event, comme ce fut le cas dans d'autres concerts de sa tournée nationale.
Et ce, malgré l'engagement du rappeur à "ne pas interpréter des titres comportant des propos à caractère antisémites devant le juge des référés du Conseil d'Etat. Cela démontre qu'il peut à tout moment s'écarter de son programme officiel", continue la préfecture qui veut prévenir de "troubles à l'ordre public" et "la commission d'infraction pénale."
Elle évoque sur ce dernier point, "le contexte géopolitique" à la suite de l'attente du Hamas et les manifestations incitant à la haine qui ont découlé du conflit et des "35 actes antisémites ou appelant à la haine" recensés par le Département du Nord. Mais pas que. "Les actions menées par l'ultra-droite" mais aussi "la disponibilité limitée des effectifs de police" à la suite des attentes d'Arras, ont accentué la décision du préfet.