Riche en fibres, en protéines, en minéraux : les drêches, ces restes produits après le brassage des bières, sont pleines de bonnes choses. Pour éviter que ça finisse à la poubelle, un étudiant lillois a décidé d'en faire des pâtes à travers sa marque Pâtatra. On vous en dit plus.
Rien ne se perd, tout se transforme. Prenons les drêches. Ces résidus de céréales produits pendant le magnifique processus de brassage de bière, ont été pendant longtemps jetées sans aucune forme de procès. Alors qu'on en produit 700 000 tonnes par an en France et qu'elles peuvent être transformées en plein de choses.
On en vient à l'idée d'Erwan, un étudiant lillois de 23 ans qui, dans le cadre de ses études de com', a développé sa propre entreprise. "Je suis quelqu'un qui a toujours aimé créer et faire les choses moi-même de A à Z", sourit le vingtenaire. En faisant des recherches, il apprend que des drêches étaient déjà récupérées par certains commerces pour en faire des biscuits, de la farine, puis du pain. Erwan s'est dit : "Mais pourquoi pas des pâtes ?".
Il y a donc 9 mois que l'aventure des pâtes à la bière a commencé pour le Lillois. Il s'est lancé et a créé sa marque Pâtatra, mais le process' a été long : "À la base je ne cuisine pas du tout, alors avoir dû passer des heures dans mon petit appart' étudiant à essayer de créer des pâtes, c'est sûr que je ne m'y attendais pas du tout, mais j'ai kiffé". Après des centaines de tests et presque 3 000€ de dépenses dans du matériel et des machines spéciales, il a trouvé la recette parfaite.
Bon, sain et écolo
Et si vous vous demandez ce rend si particulier ces pâtes aux drêches de bière, Erwan vous explique :"Déjà l'aspect écolo est hyper intéressant : ça permet de réduire le gaspillage alimentaire, ça fait du bien à la planète. Ensuite, l'aspect et le goût des pâtes sont bien différents de ceux des pâtes traditionnelles : quand c'est la drêche d'une bière ambrée, un goût caramélisé ressort, pour une bière blonde c'est plus fort en céréales et pour la bière brune c'est plus torréfié". Autre élément et pas des moindres : les pâtes Pâtatra sont presque toutes gluten free : "On a deux gammes : une sans gluten, et une faible en gluten".
On les déguste où ?
Pour l'instant les pâtes ne sont pas encore commercialisées : "On vise début 2025 pour pouvoir les vendre dans des petites épiceries bio lilloises. On ne pense pas encore aux grandes surfaces comme je les produis chez moi ou dans des cuisines partagées avec mes propres machines, on n'a pas encore les moyens de faire d'énormes productions". Oui Erwan utilise "on" car ses ami·es mettent aussi la main à la pâte pour l'aider.
Pour les plus impatient·es, Erwan a une bonne nouvelle pour vous : "Entre mi-septembre et fin septembre, on aura une collab' avec trois restaurateurs et de Lille et la métropole". Et ce n'est pas une première pour la marque : il y a quelques mois Erwan s'était associé avec Cocottes, un resto dans le 92.
Les pâtes ont connu un tel succès que le resto a été dévalisé : "On avait prévu un certain stock de pâtes en proposant deux plats à 18€ chacun : un avec des spaghettis burrata et tomates, et l'autre avec des pennes, de la crème de morille, des petits pois et des asperges. En deux jours il n'y avait plus de pâtes alors qu'on en avait prévu pour une semaine."
C'est donc un peu le même principe qui arrive courant septembre chez nous cette fois-ci à Lille mais on n'en sait pas plus pour l'instant. Pour savoir quels seront les restos concernés on vous conseille de suivre la page Insta de Pâtatra, toutes les infos vous seront données en temps et en heure. Enfin bref, encore un beau projet écolo et original inventé par un Lillois, on a hâte de voir la suite.