Peut-on encore boire l'eau du robinet à Lille ? On se pose la question après les révélations de France Bleu sur la présence de neuf polluants éternels (PFAS) dont trois interdits en France ou cancérigènes dans l'eau du robinet. La MEL et l'ARS répondent.
On vous en a parlé ce matin mais pour celles et ceux qui n'ont pas vu l'info, on vous refait un point. France Bleu a révélé, après des mois d'enquête, la présence de polluants éternels (PFAS) dans l'eau du robinet de plusieurs villes de France. 89 prélèvements dans 44 spots ont été réalisés mi-avril et début juin et 43% contenaient des PFAS sur les 25 recherchés.
Guess what ? Dans sa liste, Lille fait partie des très mauvais élèves. "C'est l'un des prélèvements les plus mauvais", indique France Bleu. Neuf PFAS ont été détectés dont trois préoccupants
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le PFHxS, interdit en France pour sa toxicité sur la thyroïde et sur la fertilité
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le PFOA, considéré comme cancérigène par le Centre International de recherche sur le cancer
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le PFOS, considéré comme peut-être cancérigène
Eau du robinet à bannir ?
Une question se pose alors : peut-on encore boire l'eau du robinet à Lille ? Pour la MEL et l'ARS, la réponse est oui. "Bien que des traces de plusieurs polluants aient été détectées, les niveaux constatés dans le cadre de cette enquête de Radio France sont inférieurs aux seuils de qualité établis par la réglementation, indique la MEL dans un communiqué. Par ailleurs, toutes les analyses réalisées jusqu’alors par la MEL comme par l’Agence Régionale de Santé (ARS) Hauts-de-France demeurent également en deçà de ces seuils de qualité." À savoir moins de 0,1 µg/L (Radio France parle de 0,0584 µg/L).
"Compte tenu des analyses réalisées, l’eau de la métropole peut continuer à être distribuée et consommée", rassure la MEL qui indique également avoir réalisé "une caractérisation complète de ses forages" dès 2023 avant que le contrôle de la présence de PFAS dans l'eau ne devienne obligatoire, c'est-à-dire en janvier 2026.
"Pour les 20 polluants PFAS réglementés, aucune des ressources en eau utilisées par la Métropole ne dépasse la limite de potabilisation de 2 µg/L", continue la MEL qui "a renforcé sa surveillance et réalise des analyses quotidiennes sur les points de captage identifiés comme sensibles."
Des polluants éternels partout
Concernant l'origine de la contamination, cela "fait l'objet d'investigations, notamment concernant la possible présence d’anciennes décharges ou les effets des pluies intenses qui auraient pu provoquer la remontée de ces polluants."
Mais pour la MEL, pas de raisons de s'inquiéter. Elle va même jusqu'à "déplorer le traitement médiatique alarmiste de l’enquête de Radio France qui génère des raccourcis journalistiques et, de facto, une inquiétude des citoyens."
Elle rappelle également que les PFAS se trouvent dans plein de choses : les poêles anti-adhésives, les emballages alimentaires, les textiles, etc. "En raison de leur utilisation répandue, ils se retrouvent dans l'environnement, notamment dans l'eau et les aliments." Pas sûr d'être rassuré finalement, surtout d'un point de vue écologique.