"Fonctionner comme un jour férié en pleine semaine, c’est notre manière de montrer symboliquement ce que serait la métropole lilloise et, plus globalement nos territoires, si les universités publiques ne pouvaient plus fonctionner normalement" : le ton est donné par l'Université de Lille qui annonce sa fermeture le mardi 3 décembre. Cela va sans dire mais aucun cours ne sera donné ce jour-là.
Un geste fort qui s'est décidé en lien avec la mobilisation nationale proposée par France Universités. "Par un communiqué porté collectivement avec l’association France Universités, les présidentes et présidents des universités ont alerté le ministre sur la situation financière intenable des universités, conséquence des mesures nationales prises par l’État sans qu’elles soient compensées", explique l'Université de Lille.
C'est un problème national qui est mis en avant, mais qui semble être encore plus prononcé à Lille. "L’Université de Lille fait partie des universités qui sont historiquement sous-dotées avec une subvention pour charge de service public inférieure à la moyenne nationale, raconte celle-ci. Les mesures gouvernementales non compensées (relèvement du point d’indice, relèvement du taux de contribution au CAS Pension) viennent miner nos efforts et mettent à mal le fonctionnement de notre établissement."
Un avenir qui fait peur
Concrètement, qu'est-ce que ça implique, ces gros soucis d'argent ? "Nous anticipons des indicateurs pour le budget 2025 très dégradés, ayant pour conséquence un risque de mise sous tutelle, sauf à prendre, de nouveau, des mesures restrictives. Le Gouvernement doit aujourd’hui assumer les décisions qu’il prend. Les universités ne pourront plus les absorber et seront pour certaines en incapacité de payer les salaires de leurs personnels", répond l'Université de Lille. Affaire à suivre donc.