Après son prêt à gage, l'établissement public communal de crédit se lance dans le micro-crédit personnel. L'objectif : aider les personnes en difficulté financière à qui les banques classiques refusent d'accorder un prêt classique. On vous explique comment ça marche.
Se voir accorder un prêt à la banque n'est pas toujours facile. Surtout quand on est précaire, avec des revenus modestes, aux minima sociaux, demandeur·se d'emploi ou encore étudiant·e ou en parcours d'insertion. Quand on fait partie de ces catégories-là, ça peut carrément devenir mission impossible.
Voilà pourquoi le Crédit municipal de Lille a décidé de créer un micro-crédit personnel et sur-mesure à destination de certain·es habitant·es de la métropole lilloise. Avec ça, l'établissement public communal de crédit et d'aide sociale (pas une banque classique, donc), veut proposer "une solution de prêt simple, éthique et responsable destinée aux particuliers en situation de précarité ou d’exclusion bancaire."
"On propose déjà des prêts sur gage, indique Marc Lefèvre, le DG du Crédit municipal lillois. Il suffit de déposer un objet personnel pour accéder à un crédit. Le micro-crédit qu'on met en place est ouvert à plus de monde, il y a un encadrement et un accompagnement social et on analyse la solvabilité des potentiels emprunteurs.L'objectif n'est pas de créer du surendettement et on ne se substitue pas aux aides légales. On veut répondre à un besoin, pas le créer."
Autrement dit, s'il est plus simple d'accéder à un prêt par rapport à une banque classique, il n'est pas non plus octroyé à tout va.
Un micro-crédit pour faire quoi ?
Avant de faire la demande, il faut que vous sachiez pourquoi vous voulez faire un micro-crédit. Et la raison doit être une raison de nécessité (pas pour un voyage aux Bahamas par exemple). Ça peut être pour :
se payer le permis, faire des réparations de sa Titine, se payer une Titine "dans une optique d'insertion et retour à l'emploi"
accéder à un logement ou s'équiper : caution, assurance, déménagement, mobilier, modernisation du logement, adaptation ou encore économies d'énergie
financer un projet "permettant de lever les freins à l’insertion socioprofessionnelle", comme une formation
se former et acheter du matos pédagogique comme des livres, un ordinateur, etc.
se soigner : mutuelle, frais dentaires, matériel pour les personnes à mobilité réduite, etc.
améliorer sa gestion budgétaire
faire face à un défi de la vie (naissance, handicap, maladie...) ou se relever d'un événement difficile (séparation, décès d'un proche, etc.)
Un micro-crédit de combien ?
Le prêt commence à 300€ et peut aller jusqu'à 8 000€ avec un taux d'intérêt fixe à 4,5%. Si vous prenez donc un prêt à 300€, vous paierez au total 13,50€ d'intérêts. "8 000€, c'est dans des cas exceptionnels, indique Marc Lefèvre. Des problématiques liées à l'habitat quand il manque un peu de financement pour faire des travaux rendant le logement salubre par exemple." Vous pouvez même si vous le souhaitez, prendre une assurance facultative.
Le montant du prêt va être fixé par l'association Bartholomé Masurel (intégrée dans le Crédit municipal) selon votre projet, vos revenus et votre solvabilité. Vous pouvez choisir de commencer à le rembourser directement ou en différé, sur des périodes allant de 6 mois à 7 ans. Et ne vous inquiétez pas, il n'y a pas besoin de changer de banque pour y avoir droit.
Comment avoir accès au micro-crédit ?
Pour être accompagné·es, vérifier votre solvabilité et monter votre dossier, vous devez prendre rendez-vous avec l'association Bartholomé Masurel qui va vous aider du début à la fin. "Une fois le dossier complet, ça peut prendre quinze jours environ avec le délai de rétraction légal", termine le directeur général.