La MEL a décidé d'acheter 15 rames supplémentaires de 52 mètres auprès d'Alstom (en plus des 27 rames déjà commandées), dans le cadre du doublement des rames de la ligne 1. Une négociation avec un autre opérateur est en cours, pour l'achat de nouvelles rames de 26 mètres, destinées à la ligne 2. On fait le point.
Le feuilleton métro continue. La MEL a acté l'achat auprès d'Alstom de 15 nouvelles rames de 52 mètres pour la ligne 1. Une acquisition qui coûte 210 millions d'euros supplémentaires, et qui s'ajoute aux 27 premières rames déjà commandées.
Comme pour ces dernières, "elles vont nous permettre de basculer les rames actuelles (26 mètres) sur la ligne 2, qui devra aussi accueillir en son temps, de nouvelles rames pour renforcer son offre commerciale", déclare Sébastien Leprêtre, vice-président de la MEL en charge des transports, lors du conseil métropolitain du vendredi 20 décembre.
Des rames obsolètes sur la ligne 2
Car pour rappel, le doublement des rames de la ligne 1 est intimement lié à la ligne 2. Face à l'obsolescence des rames de ligne rouge en août 2025, la MEL avait prévu dès le départ, de les remplacer par les rames actuelles de la ligne 1.
Sauf qu'avec les retards liés au pilote automatique d'Alstom (qui fait partie du plan de doublement des rames), le plan initial a été bousculé : d'après le calendrier actuel d'Alstom - maintes fois modifié - les rames doublées ne devraient pas être mises en service avant février 2026.
Un calendrier (encore) bousculé
Dans l'urgence, la MEL a donc acté en février 2024, le besoin d'acheter de nouvelles rames pour la ligne 2. "C'est l'objet des échanges que nous poursuivons à l'heure actuelle avec un autre opérateur-constructeur, à savoir Siemens", a indiqué Sébastien Leprêtre, ce 20 décembre. On ne sait pas encore combien de rames, ni combien ça va coûter. On sait juste que la délibération aura lieu à l'été prochain.
Autrement dit : le changement progressif des rames de la ligne 2 n'aura pas lieu comme prévu entre août 2025 et février 2028. Maintenant, la nouvelle projection de la MEL tire plutôt au début de l'année 2026 jusqu'à fin 2030.
Des questions sans réponse
"Les chaînes de production sont saturées. C'est ce qui arrive quand on commande au dernier moment, critique Stéphane Baly, conseiller métropolitain du groupe Métropole Écologiste Citoyenne et solidaire. Avec cette commande, il manque encore 41 à 57 rames pour atteindre les 71 à 87 rames dont nous avons besoin pour la ligne 2."
Du côté de Franck Talpaert du groupe Actions et Projets pour la Métropole, deux questions se posent : "Est-ce que les commandes et les modalités des rames jusqu'en 2030 permettront d'éviter que les usagers soient de nouveau confrontés à des épisodes chaotiques ? Est-ce que l'objectif majeur qui avait été énoncé dès 2015 consistant à améliorer l'offre sur la ligne 2 - dont les usagers ont tellement souffert cet été - grâce au déploiement des rames de la ligne 1 pourra être tenu ?"
La réponse de Sébastien Leprêtre : "Ce n'est pas avec cette délibération qu'on voit parfaitement clair au bout du tunnel. Mais il y a une lumière qui commence à s'installer."
Reste à savoir également si la déclaration du président de la MEL Damien Castelain tient toujours. Celui-ci avait déclaré en février dernier, que "tout ça a un coût et ce n'est pas la MEL qui paiera." Sauf que pour l'instant, c'est bien la MEL qui raque.