Les nouvelles ne sont pas réjouissantes en ce moment. Après vous avoir parlé du redressement judiciaire du Cheval Blanc, on vous annonce celui de Grand Scène. Mais contrairement au bar wazemmois, ce dernier a été choisi en toute conscience par ses patron·nes Geoffroy Marticou et Marianne Barbier.
"Ça a sauvé pas mal de boîtes, commence la directrice générale. On se met sous la protection du tribunal pour trouver avec nos créanciers (bailleur et banque), un équilibre économique qui permet à Grand Scène d'être rentable. On a préféré prendre les décisions tôt, pour éviter qu'il soit trop tard."
Première bonne nouvelle dans cette histoire : la fermeture du foodcourt n'est pas dans les plans de ses fondateur·rices. "Redressement n'équivaut pas à liquidation", rassure la patronne qui est en discussion avec ses créanciers.
Les causes du redressement judiciaire
Mais comment en est-on arrivé là ? Pour le comprendre, il faut remonter en 2019, année de naissance de Grand Scène. "On a signé un bail commercial dans un monde pré-covid, quand le potentiel et la dynamique de la rue de Béthune étaient plutôt à la hausse, raconte Marianne. L'ouverture a pris du retard à cause de la pandémie et finalement l'attractivité n'a jamais pris dans cette rue."
Si Grand Scène a connu une "superbe croissance en 2023, 2024 a été compliquée, continue la directrice générale. On a perdu en fréquentation même si on est au-dessus de la moyenne dans la rue." La baisse du pouvoir d'achat combinée aux loyers élevés à Lille (critiqués par de nombreux et nombreuses commerçant·es), et à la difficulté des restaurateur·rices à réaliser des prêts auprès de leur banque, le foodcourt se retrouve en difficulté.
Des nouveautés malgré tout
Le spot de la rue de Béthune est loin d'être mort, bien au contraire. Le foodcourt propose désormais avec El Camion (ouvert en décembre) un brunch le dimanche. Il a accueilli en début d'année le resto taïwanais Bao Haus. Et d'ici la semaine prochaine, un nouveau corner va faire son apparition à la place du Bierbuik de Florent Ladeyn : Bernie's qui va proposer de la street-food américaine cuisinée avec des produits du Nord.
"Ma première crainte a été que les restos se désolidarisent de Grand Scène mais ils se battent toujours à nos côtés. Ils font des efforts sur leurs prix et on a mis en place début février le "Happy Night" qui permet d'avoir des réductions sur les boissons, du lundi au jeudi de 21h30 jusqu'à la fermeture."
Et si vous vous demandez comment aider le foodcourt, la réponse de Marianne est simple : "continuez à venir."