Au conseil métropolitain du vendredi 28 février, la Métropole Européenne de Lille (MEL) a voté à l'unanimité, la mise en place d'un couvre-feu total entre 23h à 6h du matin à l'aéroport Lille-Lesquin. Un vœu qui va contre la recommandation de l'étude d'impact commandée par l'Etat.
L'aéroport Lille-Lesquin va encore faire couler beaucoup d'encre. En même temps, le sujet a de quoi. Depuis des années, les riverain·es et plusieurs élu·es réclament un couvre-feu total de nuit. La cause principale : les nuisances sonores provoquées par l'aéroport.
Ce vendredi 28 février lors du dernier conseil métropolitain, tous les élu·es de la MEL ont soutenu le vœu porté par la majorité pour l'instauration d'un couvre-feu de 23h à 6h du matin (hors vol militaire, sanitaires ou de détresse).
"Le bruit est la deuxième cause environnementale de décès prématuré en Europe, explique Jean-Marc Ambroziewicz, maire de Lesquin. Le conseil supérieur de la santé recommande l’interdiction des vols de nuit entre 23h et 7h pour préserver la santé. Ce n’est pas une simple question de confort, c’est une question de santé publique."
Couvre-feu total ou interdiction des avions trop bruyants ?
La décision va dans le sens des riverain·es... mais pas dans celle préconisée par le cabinet spécialisé CGX, qui a mené une étude d'impact commandée par l'Etat. On vous en avait parlé en janvier dernier : quatre scénarios restrictifs ont été étudiés et le cabinet avait retenu le premier : l'interdiction de vols de certains avions trop bruyants entre 22h et 6h qui "semble constituer la piste de travail la plus équilibrée", entre l'objectif acoustique et les impacts socio-économiques.
Mais pour le groupe Métropole Passions Communes (la majorité), "cette mesure est insuffisante pour répondre aux enjeux majeurs de santé publique et de qualité de vie des riverains", déclare François-Xavier Cadart, maire de Seclin. Selon lui, les arguments socio-économiques avancés "minimisent les conséquences des nuisances nocturnes sur la biodiversité, l’environnement et avant tout sur la santé publique, et surestime l’impact économique d’une telle mesure. Alors que des aéroports ayant déjà instauré un couvre-feu comme Nantes ou Orly n’ont pas vu leur attractivité durablement remis en cause."
L'Etat est décisionnaire
Si le soutien de la MEL au couvre-feu est important, cela ne suffira peut-être pas à faire pencher la balance du côté du préfet qui doit se positionner pour préparer un arrêté préfectoral. Et au final, ce sera le Ministère des Transports qui aura le dernier mot. L'application du scénario choisi doit avoir lieu en mars 2026.