Mois sans tabac : 7 idées reçues sur l'arrêt de la clope

Vous savez pourquoi on dit souvent qu'arrêter de fumer c'est compliqué ? Parce que la plupart du temps, on a plein de préjugés sur le sevrage, qui rendent quasi-impossible le passage à l'acte. Alors on a décidé de prendre le sujet à bras le corps avec une infirmière tabacologue, pour que vous puissiez vous lancer sans avoir peur de morfler.

L'arrêt de la clope dans la tête de beaucoup de fumeur·ses, ça équivaut à courir un marathon, sans entraînement, sans chaussures adéquates et sans eau. Pourtant, ce n'est pas forcément comme ça que ça se passe. Le marathon qu'on s'imagine, ce sont des idées reçues qui font obstacle à notre motivation.

Et la vérité, c'est que l'arrêt de la clope peut aussi être une balade de santé avec quelques petites montées et descentes. On va donner un coup de boule à vos préjugés, vous verrez ça ira mieux après.

"Je vais être énervé·e si je ne fume plus"

Oui et non. En fait, c'est le manque de nicotine qui parle à ce moment-là. Sauf qu'une bonne partie des fumeur·ses n'est pas accro à la nicotine mais au geste de fumer. Donc "tous les fumeurs ne ressentiront pas forcément de colère ou autres symptômes liés au manque en se sevrant", commence Elise Oudin, infirmière tabacologue à Amiens. Et celles et ceux qui sont accros donc possiblement vénères en sevrage, peuvent tout à fait combler ce manque avec un substitut nicotinique. Et donc continuer d'être sereins et sereines.

"La clope est mon anti-stress"

Perdu. "C'est un stimulant, un excitant mais pas du tout un déstressant, continue l'experte. C'est le cerveau qui assimile la détente à la cigarette parce que comme ça, les fumeur·ses comblent le manque de nicotine." Des études ont prouvé à maintes reprises que les ex-fumeur·ses sont beaucoup moins stressé·es que les fumeur·ses. Parce que justement, iels n'ont pas ce manque nicotinique régulier.

"Je vais prendre 10 kg en arrêtant de fumer"

Si vous prenez dix kilos en arrêtant de fumer, c'est parce que la nourriture joue pour vous un rôle de compensateur. Pourquoi vous compensez ? C'est la question qu'il faut vous poser et pour laquelle vous pouvez être accompagné·es. "La plupart du temps, l'arrêt de cigarette peut faire prendre 2-3 kilos max parce qu'elle agit comme un coupe-faim. Mais prendre du poids n'est pas systématique", explique Elise Oudin.

Et c'est surtout évitable, en prenant (encore une fois) un substitut nicotinique qui va continuer à agir comme un coupe-faim. "Comme le principe est de se déshabituer progressivement de la nicotine, vous ne subirez pas un écart brutal de poids", ajoute l'infirmière tabacologue. Et sinon, il y a le classique sport-diét' qui peut aussi vous éviter de prendre du poids.

"Il faut fumer longtemps pour ressentir les effets négatifs"

Nope, nope, nope. "Quand on est jeune, on a tendance à se sentir invincible et à penser que la cigarette n'a pas d'effets négatifs avant des années. Mais le risque est immédiat", affirme l'experte. Et oui, le souffle-court quand vous montez les escalators en panne, votre toux un peu dégueu qui reste longtemps, votre peau moins douce qu'avant et vos dents jaunes, ça arrive mais alors très vite. Pas à vos soixante-dix ans.

"J'ai juste à faire du sport pour éliminer la clope"

Bon courage pour éliminer de votre corps des milliers de produits toxiques et cancérigènes que vous venez d'ingérer en une course à pied. "Le sport n'élimine pas le poison", déclare Elise Oudin. En plus "le monoxyde de carbone contenu dedans gêne le bon fonctionnement des poumons. Résultat, on est moins efficace en faisant du sport." Double peine donc.

"Les substituts nicotiniques ne servent à rien"

Alors. Ça a été prouvé là encore à travers plusieurs études qu'utiliser des substituts nicotiniques aide deux fois plus à arrêter de fumer. "À condition qu'ils soient bien dosés en nicotine pour ne pas être en manque", précise la tabacologue qui parle d'une diminution par pallier de ces substituts.

Mais c'est clair que si vous n'êtes pas accro à la nicotine, ce ne sont pas des substituts qu'il vous faut mais un accompagnement pour travailler l'aspect psychologique de la clope (les habitudes, le geste, sa fonction dans votre vie, etc). Et parfois aussi, vous avez besoin des deux.

"Je vais être obligé·e d'arrêter d'un coup"

Passer d'un paquet par jour à zéro, ça peut être violent et ça, les tabacologues ne disent pas le contraire. Surtout si c'est une habitude bien ancrée dans votre quotidien. Mais rien ne vous empêche d'y aller progressivement, en utilisant des substituts nicotiniques tout en diminuant votre consommation de clopes.

Prêt·es à franchir le cap maintenant ?

En partenariat avec l'ARS Hauts-de-France