Si vous n'êtes pas un habitué d'Euralille, vous allez avoir envie d'y faire un tour quand même. Et si vous y passez votre vie, vous allez devoir découvrir un lieu dans lequel vous n'avez peut-être jamais mis les pieds. Jusqu'au 29 juillet, au deuxième étage d'Euralille, une immense exposition de photos a pris place. Et rien ne s'y achète, c'est juste pour le plaisir des yeux.
Une fois n'est pas coutume, donc. Le grand espace de 1400m2 au deuxième étage d'Euralille a été investi par les photos de Peter Bauza, photographe allemand de renom. On doit cette prouesse au festival des
Transphotographiques organisé par la maison de la photographie. Il y expose sa poignante série Copacabana Palace.
Pour vous résumer tout ça, Peter Bauza est Allemand, mais a quand même un petit peu voyagé. Notamment au Brésil, et plus précisément à l'ouest de Rio. Là siège une cité inachevée, Jambalaya. Alors attention, quand on parle de cité, c'est dans le sens té-ci, banlieue pourrie, bidonville ou encore favella. On va même aller jusqu'à squat géant, tiens.
Là, il y a un peu moins de 40 ans, les travaux de la cité ont donc été arrêtés net, laissant les immeubles pas finis pour une durée indéterminée (mais donc très longue). Peter Bauza s'y est rendu et a découvert qu'une foultitude de Brésiliens y avaient tout de même élu domicile, faisant des ruines un genre de "chez-soi" pas glorieux.
Trois cents familles y survivent sans eau, sans électricité, sans emploi et sans aide. Elles ont renommé le lieu "Copacabana Palace" avec toute l'ironie dont elles sont capables. Et le regard de Peter Sauza sur la situation montre l'intimité de ses familles de galériens, la douceur dans cet univers violent et hostile. Le genre d'expo qui sert les tripes, vous voyez ? Allez, filez donc à Euralille.
A côté de cette expo en est proposée une deuxième : celle des travaux du collectif Sputnik Photos.
L'entrée est gratuite de 10 heures à 18 heures, jusqu'au 29 juillet.