Depuis l'année dernière, la Maison de la Photographie de Fives (sur)vit sans sa subvention municipale. Si elle a réussi à clôturer sa saison 2018, celle de 2019 n'est pas prête de commencer : son directeur attend de savoir si la fameuse subvention reviendra. Verdict au prochain conseil municipal.
En attendant que la décision ne tombe, Olivier Spillebout, fondateur et directeur de la structure, a donc préféré mettre en standby sa programmation. "On avait en projet des expos de photographes danois ou américain, la bourse au talent ou encore celui de monter, pourquoi pas, un festival de street photography. Sans compter les Transphotographiques 2019", liste le directeur de la Maison de la Photo.
Mais cette dernière démarre 2019 comme elle a finit 2018 : dans l'incertitude financière. "Les collectivités telles que la MEL, le département, la région ou encore la DRAC sont revenues cette année, notamment pour apporter leur soutien aux Transphotographiques, détaille Olivier Spillebout. Mais sans le retour de la subvention municipale de fonctionnement , ça reste extrêmement compliqué".
Car début 2018, et pour la première fois depuis la fondation des lieux en 1997, l'association fivoise s'est vue refuser sa subvention annuelle de 130 000€ par la mairie.
L'argument principal de la municipalité était la "fragilité" que montrait la Maison de la Photo et son "budget déficitaire", rappelle La Voix du Nord. "Ils expliquaient ne pas vouloir mettre de l'argent public dans une structure qui pouvait fermer dans deux mois", rajoute le directeur.
Dans l'opposition municipale, on pointe surtout les "querelles politiques" entre Martine Aubry et le couple Spillebout. Tandis qu'Olivier Spillebout admet publiquement ne pas être un fan des événements Lille 3000, sa femme Violette Spillebout, un temps proche de la maire de Lille, s'est depuis peu officiellement portée candidate aux prochaines municipales... pour La République en Marche.
Le directeur concède que les relations entre la Maison de la Photo et la mairie sont "compliquée depuis 2004. Il y a eu des hauts et des bas mais ça n'avait jamais été jusqu'à prendre la tournure que ça a pris l'an dernier". Le lieu culturel fivois a tout de même réussi à programmer des expos tout au long de l'année dernière comme "Daho l'aime Pop" ou encore "Ma Terre vue du ciel" de Yann Arthus-Bertrand. "Sauf qu'on est arrivé aujourd'hui aux limites de l’acceptable pour toute l'équipe".
D'où la suspension temporaire des expositions. "On sera à Art Up, sur Internet et on continue d'accueillir des événements privés, précise-t-on à la Maison. Mais on ne peut plus assurer la mise en place et l'accueil de grosses expositions et du public avant d'en savoir plus sur l'engagement de nos partenaires financiers".
Concernant celui de la ville, la décision doit tomber lors du prochain conseil municipal de février. Si la mairie se réengage, les expositions publiques reprendront. Sinon, Olivier Spillebout envisage de continuer à prospecter d'éventuels sponsors "ou d'ouvrir seulement la moitié de l'année".
Contactée, la mairie ne souhaite pas s'exprimer sur la question avant le prochain conseil municipal.