Jean Lassalle, c'est un homme politique à part. Député coloré, berger à ses heures perdues, chef de son parti, et aussi sous le coup de plusieurs accusations de harcèlement sexuel (sans poursuites judiciaires). Lorsque l'association féministe de l'université Olympe se bouge a appris qu'il viendrait donner une conférence (complète) le 24 janvier, elle a réagit illico.
Et c'est sous la forme d'une pétition sur change.org que la contestation est venue. "Olympe Se Bouge, seule association féministe intersectionnelle de l’Université de Lille s’oppose formellement à la venue d’une personne dénoncée pour faits d’agressions et de harcèlement sexistes et sexuels et réclame donc l’annulation de cette conférence et ce conjointement avec le syndicat étudiant SUD- solidaires étudiant.e.s et avec le soutien de BCBG, association féministe LGBT+ de l’IEP de Lille."
Déjà en 2017, le député-berger avait dû annuler sa venue à Sciences Po Lille pour les mêmes raisons. Les IEP de Rennes et Bordeaux avaient également désinvité le personnage. "Cette venue représente une banalisation des violences faites aux femmes et n’encourage pas celles-ci à exiger un traitement juste et digne devant le droit, poursuit Olympe Se Bouge dans son manifeste. Accueillir un homme assimilant agressions et harcèlement à des maladresses participerait à une invisibilisation systématique de la parole des femmes."
Pour votre gouverne, en plein mouvement #MeToo, trois femmes ayant travaillé avec Jean Lassalle avaient reporté des comportements inappropriés : main aux fesses, tentative de bisou dans un ascenseur, propos grivois et lourds... Aucune plainte n'avait été déposée au moment des faits, mais les histoires avaient fait grand bruit. L'intéressé s'en est toujours défendu.