Le théâtre de la Verrière est en pleine renaissance
Richard Monteil,
3 min de lecture
15 fév. 2019,
Culturons-nous
Richard Monteil,
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15 fév. 2019,
Culturons-nous
Au bord du dépôt de bilan il y a moins d'un an et après la traversée d'une crise interne, la compagnie de la Découverte, gérante du théâtre de la Verrière, quitte la zone de turbulences. L'occasion pour la troupe de prendre un nouveau départ, en changeant de nom et de statut, mais surtout pas d'éthique.
Déterminée à ne pas baisser le rideau, la compagnie de la Découverte s'est rebaptisée La Verrière et a pris le statut officiel d'asso. Elle loue le théâtre à un propriétaire privé depuis 1992. "C'était un lieu de fabrication de décors devenu trop petit", raconte la comédienne Catherine Gilleron. " Dominique Sarrazin,
[fondateur et directeur de la compagnie] qui était proche du propriétaire, a repris l'endroit."
Une fois le 28 rue Alphonse Mercier à disposition, l'équipe s'active pour "en faire un lieu de théâtre". "Depuis 27 ans, la compagnie crée des spectacles et noue des partenariats". Des partenariats avec des établissements scolaires, l'Université ou encore des des hôpitaux. Le théâtre de la Verrière s'est toujours voulu "ouvert au monde social". Il organise des soirées de rencontres et de débats ouvertes au public, en présence d'intellectuels et d'intermittents du spectacles pour "comprendre la société et la mettre en débat". Une fidélité aux fondamentaux du théâtre grec antique.
L'ouverture est une valeur centrale de l'ADN de La Verrière. Catherine Gilleron confesse : "On peut pas dire que la salle soit pleine tout le temps, mais le public est assez mixte". Elle ajoute que la Verrière est un "outil de création" mais surtout "un lieu de de prise de risque". C'est dû à la diversité des créations artistiques proposées au public. Fouad Bousba, qui travaille pour le théâtre, résume : "Ce qu'on pardonne au ciné, on ne le pardonne pas au théâtre".
Les jeunes vont de moins en moins de théâtre. Pour y remédier, La Verrière cherche à se réinventer en pensant "l'avenir de ce lieu à partir de son histoire". L'idée, c'est d'amplifier les bases tout en diversifiant les propositions. Le 9 mars, de 21 heures à 1 heure du matin, le théâtre organise une silent party, un de ces concert silencieux où les gens profitent de la musique dans des casques audio fournis sur place. La DJ Mademoiselle Vegas sera aux platines. En complément, une lecture musicale de Nous sommes tous des féministes, de Chimamanda Ngozi Adichie sera proposée.
Quand on était sur place, un jeune troupe 100% féminine répétait sur le plateau. La basse résonnait dans tout le bâtiment. C'est que, s'il souffre d'une "image vieillotte", le théâtre contemporain est, par définition, contemporain. Il vit donc avec son temps. Cela se ressent dans la mise en scène ou dans les scénarios. Par exemple, au mois de mars se jouera sur scène Contraction, une pièce de l'anglais Mike Bartlet. Sous couvert d'humour british cynique, cette comédie met à nue les travers de grandes entreprises. Ce n'est pas Sophocle, Euripide ou Eschyle qui vous l'auraient racontée de cette façon. Car le théâtre aujourd'hui, c'est aussi du son, des lumières, bref, de la technologie.
Conscient de ne pas avoir "toujours été au top sur la communication" et de "perdre de sa visibilité", La Verrière souhaite revivifier son théâtre, à commencer par son hall. Buvette, petite restauration et babyfoot sont là pour ça. "Faire participer les gens à la vie de ce lieu", c'est aussi ça le but, confie Catherine Gilleron en souriant.
En attendant le prochain lever de rideau, vous pouvez vous rendre sur le site du théâtre de la Verrière ou bien liker leur page Facebook.
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article écrit
par Richard Monteil