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[Flashback] C'était quoi l'Europe, avant l'Union Européenne ?

Lucie Delorme 6 min de lecture
24 mai 2019, FlashbackChiant mais important

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Vous vous contre-carrez des élections européennes qui ont lieu ce dimanche ? Pire : on vous apprend qu'il y a des élections européennes ce dimanche ? On s'est dit qu'un petit flashback des familles sur l'institution à l'origine d'Erasmus et de la fin du roaming en Europe ne ferait de mal à personne.

Ça semble un peu lointain, tout ça, mais fut un temps où l'Europe n'évoquait qu'un continent à ses habitants, et certainement pas une institution dont les directives influent sur 512 millions de gens (plus que les Zétazunis). Du coup, le territoire ne ressemblait pas vraiment à ce qu'on connaît. On se refait le film.

Comme toute bonne histoire, celle-là commence avec une guerre. La Seconde Guerre mondiale, pour être précis. Pour mémoire, les deux moitiés de l'Europe se tapent dessus pendant cinq ans, on laisse faire un holocauste, et la Russie et les Etats-Unis s'en mêlent. En 1945, on peut facilement admettre que l'Europe est décimée, bon nombre de ses villes détruites, l'économie est vacillante, ses populations en PLS. Mais au moins, le continent est en paix, à peu près.

Certains dirigeants se disent, après s'être cogné deux guerres mondiales, qu'il serait peut-être pas mal de s'assurer que la paix demeure en Europe. Et quoi de mieux que des intérêts économiques pour rassembler tout le monde ? En 1950 naît la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, deux denrées bien en vogue à cette époque. Ne jugez pas, le mot écologie existait à peine à l'époque. Dans cette union de la première heure, six précurseurs : l'Allemagne, la France, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. En 1957, la CECA devient la CEE, la Communauté Economique Européenne. Tout va bien dans le meilleur des mondes, si ce n'est que la Guerre Froide est fort bien installée, et que l'Europe se situe comme de par hasard pile poil entre l'URSS et les Etats-Unis.

Les droits de douane sautent

Dans les années 1960, l'économie repart gentiment, les pays se reconstruisent pour de bon, ce qui fait plaisir aux populations : les tickets de rationnement, encore valables dans les années 1950, ont disparu, et les entreprises embauchent, ce qui est nouveau.

Dans les pays membres de la CEE, les droits de douane ont sauté, et la production agricole est contrôlée pour que tout le monde mange à sa faim. La CEE rencontre un tel succès que tout le monde veut rejoindre ce club hyper fermé. Dans les années 1970, trois nouveaux Etats parviennent à convaincre le vigile de les laisser passer : l'Irlande, le Royaume-Unis et le Danemark entrent sur le dance-floor.

Peu de temps après, la CEE décide de filer un coup de main financier au Portugal et à l'Espagne, qui viennent tous deux de se débarrasser de leurs dictateurs (Salazar pour l'un, Franco pour l'autre). Des emplois sont créés dans les régions les plus pauvres. La CEE commence à devenir un truc franchement sérieux. Si bien qu'en 1979, les premiers députés du Parlement Européen sont élus au suffrage universel direct.

Bim ! Chute du mur

Quand soudain-tout-a-coup, les années 1980 débarquent. Ça sent le roussi pour l'URSS, ses pays satellites cherchent à se libérer du joug russe. La CEE accueille de nouveaux membres : la Grèce, puis un peu plus tard, l'Espagne et le Portugal. Le mur de Berlin tombe en 1989, l'URSS suit deux ans plus tard. Sinon, c'est aussi à cette époque que le marché unique est voté par les Etats membres. Le marché unique, c'est l'espace dans lequel vous évoluez depuis un bail voire depuis votre naissance : un vaste territoire où la libre circulation des gens, des biens et des capitaux est assurée. Ça fait tout drôle mais ça n'allait pas de soi à l'époque.

Puis la CEE devient l'Union Européenne grâce au traité de Maastricht, en 1993. Et l'espace Schengen est créé, aussi. Cet espace de totale liberté de mouvement dans l'enceinte gigantesque de tous les pays membres. Celui-là même qui vous permet de ne voyager qu'avec une carte d'identité en Espagne, en Allemagne ou en Lituanie. Sinon, on vous fera dire que c'est aussi grâce à l'UE que vous avez pu vous faire votre Erasmus à Cork ou Florence.

Voilà, sinon, si vous voulez vous prendre un coup de vieux, on paie en euro depuis 18 ans au sein de l'UE (sauf en Angleterre, mais bon, tout ça est en passe de devenir de l'histoire ancienne). Avant, on payait en francs par chez nous, et en marks en Allemagne, en pesetas en Espagne. C'était un bordel, on vous raconte pas. Entre 2004 et 2007, pas moins de 12 pays rejoignent le gang de l'UE. C'est bien parce qu'il y a deux-trois avantages à en faire partie.

Et depuis dix ans, l'Europe, c'est un peu compliqué. La crise financière de 2008 a mis un bon skud à pas mal de pays membres, comme l'Espagne, l'Irlande ou le Portugal. On est entré dans une phase d'austérité qui a amené certains à se dire que le repli sur soi était peut-être la solution. Que si chacun s'occupait de son pays au lieu de jouer collectif, ça irait peut-être mieux. Genre, si tout le monde faisait son petit Brexit, quoi. Une tendance pas non plus hyper funky qui fait que les partis extrêmes gagnent du terrain, et que l’euroscepticisme commence à être une vision mainstream.

Alors qu'en fait, si vous regardez bien l'histoire, l'UE a plutôt prouvé que si on s'y met tous, ça va plus vite. L'état dans lequel était l'Europe en 1950 était largement pire qu'après la crise de 2008, vous pensez bien. Et ce qui a permis, entre autres, de redresser la barre, c'est bien l'union des forces. Si on va plus loin, c'est même le repli sur soi qui nous a mis dans cette situation à l'origine (cf vos cours de terminale sur les années 1930 en Allemagne). On dit ça, on dit rien.

Pour voter dimanche, ça se passe dans votre bureau de vote. Vous aurez donc le choix entre 34 listes. Vous pouvez voir les programmes de chacune en cliquant sur ce lien qui vous renverra vers le Ministère de l'Intérieur. Et il n'est pas trop tard pour faire votre procuration. Officiellement, vous avez jusqu'au jour du vote, mais on vous conseille de le faire avant.

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par Lucie Delorme

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