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[Flashback] Le Général de Gaulle, le petit Lillois de Paris

Camille Bronchart 8 min de lecture
12 jan. 2020, Culturons-nousFlashback

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En 2020, on célébre les 130 ans de la naissance du général, les 80 ans de l'appel du 18 juin et les 50 ans de sa mort. Ça en fait des anniversaires. Du coup 2020, c'est un peu l'année De Gaulle. On va en profiter pour vous raconter, à la mode Vozer, la vie de cet ancien président né dans le Vieux-Lille.

Le Général de Gaulle, vous en avez forcément déjà entendu parler dans vos cours d'histoire. Oui, quand même. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été le chef de la France libre après avoir prononcé un discours mémorable à la radio ( le fameux appel du 18 juin), et il est devenu le premier président de la Ve République. Rien que ça. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que l'ancien président a des rapports très étroits avec notre belle région...

Born in Vieux-Lille

Il était une fois, le Général de Gaulle. Mais avant d'être général, on parle du petit Charles, troisième enfant de Jeanne et Henri de Gaulle. Il est né le 22 novembre 1890 à Lille, au 9 de la rue Princesse, dans la maison de ses grand-parents maternels (A.K.A. les Maillot). On ne sait pas vous, mais nous on trouve ça plutôt mignon qu'un des dirigeants les plus connus de l'histoire française, qui mesurait tout de même 1,96 mètre, soit né rue... Princesse.

On a eu chaud quand même. On aurait presque pu ne pas avoir de président lillois puisque les parents de Charles n'habitaient pas le coin, en fait. On ne sait pas trop pourquoi, mais Jeanne s'est dit qu'accoucher à Lille serait plutôt cool pour deux de ses cinq enfants, dont le fameux futur général.

L'endroit est aujourd'hui devenu un musée ouvert au public en 1983. En somme, vous pouvez maintenant voir le lieu qui a accueilli les vacances de Charles de Gaulle, y découvrir des souvenirs familiaux, des objets ayant appartenu au général himself et des anecdotes plutôt funky, comme le fait que Charles était tellement grand, et son lit tellement petit, qu'il était obligé de dormir assis. On a fait plus confortable. Bon, on vous dit "maintenant", mais la maison natale de Charles de Gaulle est actuellement fermée pour travaux jusqu'au 22 novembre prochain. #MauvaisTiming

Lille, Arras, Calais...

Entre de Gaulle et les Hauts-de-France, on part plutôt sur une belle histoire d'amour. Il a beau avoir vécu à Paris une bonne grosse partie de sa vie, le premier président de la Ve république s'est toujours vu comme un "petit Lillois de Paris", comme il l'a écrit dans son livre Les Mémoires de guerre.

Pendant son enfance, il a passé masse de temps chez ses grand-parents dans le Vieux-Lille. Tellement qu'il est tombé amoureux des gaufres de chez Méert (en même temps, comment le blâmer ?). Quand il était p'tit, il se baladait toujours avec un franc pour s'en payer une. D'ailleurs, même grand et président de la République, Charles n'a pas oublié Méert. Il continuait à se faire régulièrement livrer les cultissimes gaufres à la vanille à l'Élysée.

Bon revenons-en à sa life. Il est encore jeune quand il décide de devenir militaire, il fait Saint-Cyr et il est envoyé à Arras (#62RPZ) pour tâter le terrain en tant qu'élève officier au 33e régiment d'infanterie, sous les ordres d'un certain Pétain. Oui, celui-là même que vous connaissez. Ensuite, le jeune Charles finit ses études à Saint-Cyr et retourne à Arras en 1912. Vient ensuite la fameuse guerre 14-18 : le lieutenant de Gaulle rejoint les armées françaises. Il est blessé trois fois, est fait prisonnier par les Allemands en 1916, tente de s'échapper sans grand succès, et sera finalement libéré en 1918, après l'armistice.

La guerre à peine terminée, le voilà envoyé en Pologne pour former une nouvelle armée, en charge de lutter contre l'armée rouge. Une fois ce job terminé, il revient dans notre région et épouse en 1921 à Calais Yvonne Vendroux, une Calaisienne avec qui il a trois enfants : Philippe, Élisabeth et Anne. Il poursuit sa carrière militaire entre les deux guerres et il gravit vite fait bien fait les échelons militaires.

WWII

Bon, on ne vous apprend rien quand on vous dit qu'il n'a pas vécu en mode tranquille très longtemps. En 1939, la guerre fait son retour et Charles de Gaulle brille par ses exploits. Entre le 27 et le 30 mai, alors qu'il est commandant par intérim des chars de la 5e Armée, il stoppe les Allemands à Abbeville, dans la Somme. Encore chez nous, donc. Quand on vous dit que de Gaulle et les Hauts-de-France, c'est tout une histoire.

Ensuite, ça se gâte. Le Maréchal Pétain demande l'armistice et Charles de Gaulle n'est pas d'accord avec cette décision. Mais vraiment pas. Donc il se barre à Londres pour appeler à la résistance et à poursuivre les combats. S'en suit son fameux appel du 18 juin 1940 où, grosso modo, il invite les officiers et militaires français et ceux qui s'y connaissent en armes et qui sont sur le territoire britannique à le contacter pour se battre ensemble.

La guerre continue et finalement la France est libérée progressivement à partir du D-Day, le 6 juin 1944. Charles de Gaulle y est quand même pour beaucoup, on ne va pas se mentir, grâce notamment aux Forces françaises libres.

Après Paris, c'est au tour de Lille de se libérer entre le 2 et le 4 septembre 1944. Le général de Gaulle fait son come-back dans sa ville natale le 30 septembre, et les Lillois lui font sa fête, plutôt fier de l'enfant de leur ville. D'ailleurs, dès octobre 1944, le nouveau maire de Lille Denis Cordonnier et la municipalité décident de lui rendre un hommage, en se disant qu'il a fait un sacré bon boulot. La Grand-Place devient officiellement la place du Général de Gaulle. Bon, même si officieusement on continue de l'appeler la Grand-Place, ça claque pas mal d'avoir donné son nom à l'endroit le plus célèbre de la ville, non ?

Le président lillois

Faisons un p'tit bond dans le temps. Après une mini-pause, de Gaulle revient en politique et devient en 1958 le dernier président du Conseil de la IVe République. Boum, il propose de mettre en place la Ve République, et il se rend à Lille pour présenter le projet de Constitution. Le maire lillois de l'époque, Augustin Laurent, en profite pour le faire citoyen d'honneur de Lille et lui décerner la médaille de la ville. Parce que bon, faudrait pas oublier que ce grand homme est d'ici. Attaché à la ville, il revient (encore) à Lille en 1959 pour inaugurer le mémorial départemental de la Résistance et de la Déportation, lieu de mémoire en hommage aux déportés.

Après la proposition du Général, les Français votent en septembre à 79,2% pour cette nouvelle Constitution et le Général de Gaulle devient le premier président de la Ve République après son élection au suffrage universel. Il commence sa nouvelle vie à l'Élysée, tout en graillant plein de gaufres de chez Méert. Il reste au pouvoir jusqu'en 1969, date à laquelle il démissionne, après l'échec de son référendum sur la réforme du Sénat. Il avait prévenu : si sa réforme ne passait pas, il se barrait. C'est exactement ce qu'il a fait.

Pour sa (courte) retraite, l'ex-président n'est pas revenu dans sa ville natale. Il s'est retiré dans sa maison de Colombey-les-deux-Églises, dans la Haute-Marne, qu'il avait achetée en 1934. Le 9 novembre 1970, il décède à l'âge de 79 ans et il est ensuite enterré le 12 novembre au cimetière de Colombey-les-deux-Églises dans une cérémonie plutôt simple, comme il en avait fait la demande.

Pour écrire cet article, on s’est basé sur le site de la fondation Charles de Gaulle, sur les archives de la ville de Lille, sur le site du conseil régional et sur le livre De Gaulle, la Résistance et l'économie du Nord-Pas-de-Calais de Michel-Pierre Chélini.

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par Camille Bronchart

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