Plus de 70 communes dans le Nord-Pas-de-Calais ont instauré un couvre-feu depuis le début du confinement. Nice et Mulhouse, deux grandes villes, l'ont fait aussi et à Paris, il est désormais interdit de faire du sport la journée à l'extérieur. On s'est demandé si Lille pouvait suivre le même chemin. On a posé directement la question à la maire Martine Aubry.
Si vous vous demandiez, oui Martine Aubry est une Lilloise confinée. Chez elle, pas en mairie. Elle bosse en mode télétravail et le téléphone est devenu son meilleur ami pour faire le point sur le confinement et les mesures à mettre en place par la ville pour ses agents, ses commerçants et les autres Lillois.
"Je fais un point avec la police nationale et municipale de manière régulière et honnêtement, le confinement se passe globalement bien à Lille. On a eu des soucis au début dans certains quartiers, il y a encore parfois des problèmes de manière ponctuelle mais il n'y a pour l'heure pas d'excès de la majorité des Lillois. Et je les en félicite."
Couvre-feu
Martine Aubry n'a donc pour le moment aucune raison de durcir les règles de confinement en instaurant, par exemple, un couvre-feu. "Je n'ai pas de position de principe sur le couvre-feu mais je reste pragmatique : aujourd'hui il ne serait d'aucune utilité à Lille, tout simplement. Des Lillois peuvent avoir besoin de sortir le soir et s'ils le font dans le respect des règles, je ne vois pas pourquoi on leur interdirait."
Pragmatique, ça signifie aussi que l'élue analyse la situation actuelle au jour le jour et que le couvre feu à Lille n'est pas quelque chose qu'elle s'interdit d'instaurer si on lui faisait par exemple remonter de gros signes de relâchement dans le respect du confinement.
Sport extérieur
Même logique sur la fameuse question du footing en ville. Alors que Paris vient d'interdire la pratique du sport extérieur entre 10 heures et 19 heures, la maire de Lille "préfère voir des joggeurs tout au long de la journée plutôt que plus nombreux le matin et le soir". "Mais je ne veux pas juger de ce qui est fait à Paris, je n'y suis pas, je ne sais pas comment se passe le confinement là-bas. A Lille, la question ne se pose pas en tout cas pour l'instant."
En somme, tant que les Lillois continueront de suivre les règles de distanciation sociale et seront en règle lors de leurs sorties autorisées, Martine Aubry ne compte pas serrer la vis. "Prenons l'exemple de la Citadelle, au début du confinement, on l'a laissée ouverte. Il y a eu des abus, on l'a fermée." À bon entendeur, comme on dit.
Braderie en danger ?
Alors que les festivals de l'été de la région se rongent les ongles en attendant de savoir s'ils seront maintenus et que la plupart des events lillois du printemps ont été reportés ou annulés, beaucoup s'inquiètent déjà pour la Braderie de septembre. Même si cinq mois nous séparent d'elle, certains ont du mal à imaginer comment un événement rassemblant autant de personnes pourra se tenir dans les mêmes conditions que d'habitude.
"Pour l'instant, il n'y a aucune raison de remettre en cause la tenue de la Braderie, démine Martine Aubry qui reste bien évidemment lucide sur l'inconnu qui pèse sur l'évolution de l'épidémie. On travaille dessus comme on le fait d'ordinaire et les inscriptions ne démarrent de toute façon qu'à l'été."
Pour le reste de la programmation culturelle à Lille, très riche au printemps, la municipalité a décidé de verser quoi qu'il arrive toutes les subventions qui étaient prévues "que les événements soient reportés ou annulés, qu'ils aient finalement lieu ou pas." "Ca va être dur pour le monde de la culture, c'est sûr. J'espère qu'on pourra avec la MEL et la Région le soutenir après l'épidémie."