A Lille, un titre composé par une IA termine quatrième à un concours de chanson
Lucie Delorme,
3 min de lecture
21 mai 2020,
Geek, Night Night
Lucie Delorme,
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21 mai 2020,
Geek, Night Night
Le deep learning, les réseaux de neurones, ça vous dit quelque chose ? Pour vous la faire courte, ce sont les fascinantes avancées faites ces dernières années en matière d'intelligence artificielle. A Lille, une équipe de chercheurs de l'Université a fait composer une chanson à une IA. Et ça sonne bien.
"Je ne sais pas si c'est une musique qu'on écouterait tous les jours", s'amuse Mathieu Giraud, chercheur au CNRS, membre du laboratoire CRIStAL et responsable de l'équipe Algomus qui a mené la danse. Mais c'est une musique, véritablement. Un titre qui fonctionne bien, avec du rythme, une structure, un tempo correct. Le morceau a été co-écrit par l'équipe Algomus et une intelligence artificielle.
Rewind ? "On est une équipe d'informatique musicale, résume Mathieu Giraud. On fait de l'analyse de partitions, dans le classique mais aussi dans la transe, la pop, le rock, un peu tout en fait." Un sujet chouette mais très académique. "On a eu envie de se tourner un peu vers le monde." L'équipe travaille donc avec des écoles, et sensibilise les gens à l'essence même de la musique. "Par exemple, il y a des morceaux où on peut dire que tel ou tel moment marche très bien parce qu'il y a une modulation dans un ton mineur."
Bref. En octobre dernier surgit l'idée de participer à un concours de l'Eurovision dans sa version IA. Oui, ce concours international existe, et oui, les IA dans le monde entier créent de la musique. "Le problème, c'est qu'on ne sait pas quelle est la part véritablement composée par les programmes", déplore Mathieu. Avec le titre envoyé au jury, son équipe a donc joint une note explicative pour préciser ce que les humains ont fait, et ce que la machine a créé.
Pour faire simple, ce sont des réseaux de neurones artificiels qui ont créé la structure, avec un pont placé au milieu d'un couplet de manière un peu saugrenue, mais que l'équipe a choisi de laisser tel quel. C'est l'IA qui a aussi composé les paroles et la mélodie. "Pour la suite d'accords, elle nous en a proposé une quinzaine, on en a gardé 4 ou 5 et on a jeté les dés pour en garder une." Mais c'est une étudiante de Polytech Lille , Niam, qui a interprété le titre, et un technicien en chair et en os qui a fait le mixage. "Franchement, on a été surpris par le résultat, confesse Mathieu. C'est très pop."
La collaboration humain/machine a donc permis à l'équipe lilloise de terminer quatrième à ce concours, AI Song Contest. "On est très contents du classement. Ceux qui ont gagné sont des Australiens qui ont été aidés par un producteur de musique. On est chercheurs, on n'est pas producteurs. C'était vraiment une très belle expérience." Pour lui et son équipe, ce titre est la preuve que les humains peuvent travailler en bonne intelligence avec l'IA. "L'IA ne fait pas dans l'originalité, elle réplique. La vraie originalité, c'est ce que les humains vont en faire."
Pour en savoir plus sur le travail d'Algomus, on vous renvoie vers son site internet.
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article écrit
par Lucie Delorme