Créée au début du mois de juillet, la toute jeune Association des Musiciennes Lilloises propose de changer l'image du metal, un genre musical où encore peu de femmes arrivent à s'imposer en tant que musiciennes. Les fondatrices, Nancy et Mélanie, veulent mettre en place des cours de guitare à moindre coup, destinés aux femmes qui veulent se former à ce style musical.
On ne peut pas dire que le metal soit un genre qui fasse l'unanimité. Beaucoup de préjugés persistent, même si les événements célébrant l'amour de la grosse guitare et des grosses voix sont de plus en plus médiatisés (coucou le Hellfest). Et l'un des clichés les plus récurrents c'est la difficulté pour les femmes à d'être considérées comme de "vraies" metalleuses.
Mélanie et Nancy, toutes les deux musiciennes amatrices et passionnées par ce style depuis des années, veulent changer ça.
Il faut dire que pas mal de choses limitent l'accès du metal aux fans féminines. "
Si certaines structures proposent des cours, ils sont extrêmement chers, et les femmes ont tendance à gagner moins", explique Nancy. Mais ce n'est pas le seul problème : "
On a surtout un problème de représentation. Il y a beaucoup de chanteuses de metal, mais peu de guitaristes", explique Mélanie, qui eu l'idée de créer l'AML.
Le problème, selon les deux fondatrices, c'est que
les femmes sont souvent vues comme incapables d'apprendre la guitare à un niveau suffisant, et on ne les encourage pas le faire. Surtout pour le metal, qui demande beaucoup de technique. Le chant passe encore mais c'est surtout parce qu'il est considéré comme un talent inné par beaucoup (ce qui est aussi faux
by the way, la voix ça se travaille, qu'on se le dise).
Attention, ce problème n'est pas dû aux mecs du genre musical. "
Les metalleux sont assez encourageants quand une fille veut apprendre à jouer, explique Mélanie
[...] Non, c'est plutôt un problème de modèle et quand on est au milieu de mecs, il y un truc qui manque."
Un style encore mal vu
"Quand on dit aimer le metal, on est encore stigmatisées", confie Nancy. L'image que se traîne cette sous-culture, aux codes et aux références qui peuvent choquer les non-adeptes, ne facilite pas la mise en route de cette association. Mélanie s'est même vue refuser un local : "Maintenant, je dis cours de guitare, pas de metal." A ce problème s'ajoute la difficulté d'organisation d'un cours à bas coût. Beaucoup de lieux sont payants, et trouver un professeur de guitare bénévole est assez difficile. D'autant plus que les fondatrices de l'AML préféreraient une femme pour enseigner, justement pour permettre aux futures musiciennes de s'identifier. On précise quand même que les profs pourraient être des hommes, tant que la parité est respectée.
On vous laisse sur une dernière recommandation de Nancy : No Saving Me, de Walls of Jericho. Un peu de douceur dans ce monde de brutes.
https://www.youtube.com/watch?v=SA_iorN6bMk
Pour rejoindre l’Association des Musiciennes Lilloises, en temps qu’élève ou prof, vous pouvez les contacter sur leur page Facebook.